Dans son atelier situé à Portland dans l’Oregon, Emily Wise peint des tableaux quasi transparents, à l’âme quasi divine.
Celle qui a mis du temps avant de trouver son style, en passant notamment par l’illustration, a désormais une patte bien à elle, remarquable dès le premier coup d’œil.
Des créatures féminines prennent place au centre d’un désordre ordonné
L’élément central des peintures d’Emily Wise reste le plus souvent une figure féminine. Elle s’amuse en modifiant la couleur de ses sourcils, de son nez, pour rendre surréaliste chaque attribut habituel du visage. La frontière entre art figuratif et art abstrait est fine puisqu’elle s’efforce tout de même d’intégrer des éléments du quotidien (cigarette dans la bouche, tatouages) sur les corps et visages de ces nouvelles créatures fantastiques.
Autour de cette figure à moitié humaine se dresse le plus souvent une forêt ou une jungle d’éléments végétaux sortis tout droit d’un trip psychédélique de LSD. S’entremêlent dans un désordre ordonné : des fleurs bleu roi, des feuilles rose fuchsia, et des tiges rouge sang. Emily Wise joue avec les formes de la nature en modifiant le réalisme des couleurs pour créer son monde imaginaire.
Très souvent, la peintre choisit même de brouiller la vision humaine en mêlant premier et second plan. Résultat : cela donne l’impression que les végétaux prennent possession du visage des muses et viennent s’y greffer. Cela donne vie à des créatures hybrides : des femmes végétales. L’artiste atteint la quintessence des possibilités imaginaires de composition d’un être vivant.
Emily Wise donne vie à ses toiles
Emily donne un nom à chacune des femmes auxquelles elle donne vie via son pinceau. Surtout, elle les anime en imaginant leur histoire. Il y a Angel, qui « se demande comment ses parents ont pu lui brûler les ailes en lui donnant un nom pour lequel elle ne saurait pas être à la hauteur ». Il y a aussi Gigi, qui a « une mauvaise réputation mais est quand même prête à commettre certains crimes si ils correspondent à ses principes (ex : sauver des baleines…) ».
Avec une pointe d’humour, elle explique que Chloé, l’une de ses muses : « ne veut pas être interviewée et aimerait exister sans n’avoir rien à dire. ». Quant à une autre de ses modèles, elle explique qu’elle « aimerait ne pas être nommée » et la rend poète en disant qu’elle « ne rêve que de plus de rêves ». Grâce à ces courtes biographies, Emily Wise anime et conscientise ses œuvres. Elle le fait également via les sujets qu’elle aborde lorsqu’elle peint.
Les créatures fantastiques veulent leur heure de gloire
Les toiles translucides de l’artiste Emily Wise sont destinées à être vues par le plus grand nombre. Elles abordent parfois des thèmes universels comme les relations amoureuses lesbiennes. C’est le cas dans la toile Losin’ My Edge.
Pour étendre son audience, elle peut compter sur l’œil aiguisé des galeristes de Portland qui lui offrent deux expositions en Juillet 2023 : Hands That Hold The Melting Rope chez Chefas Projects et Ain’t You Just a Butterfly in the Belly of the Abyss chez Albina Press. D’autres spécialistes ont aussi compris que son art était destiné à être exposé en grand… voire en très grand. En Avril 2022, la galerie PDX Red Wall de Portland lui donne l’honneur d’exposer une de ses toiles sur leur mur. Impossible de passer à côté de la taille démesurée de cette reproduction de l’art d’Emily Wise.
Emily Wise semble avoir trouvé le parfait coup de pinceau pour dépeindre des situations aussi réalistes qu’abstraites. La beauté et la pureté des visages pris comme modèles se mélangent au désordre multicolore des éléments naturels qu’elle peint. Éclaboussé par une telle proposition artistique, le spectateur n’a aucun moyen de rester insensible face à celle-ci.
Pour consulter et acheter ses toiles, rendez-vous sur son site Internet.