La dynamique artistique du russe Spoon Tar, de son vrai nom Kesha Astafyev, le porte dans la construction d’un monde absurde, coloré et sarcastique.
Pas de logique, pas de grande réflexion politique pour Spoon Tar. L’artiste met sur papiers toutes les idées qui lui passent par l’esprit, un esprit à la fois espiègle et cynique.
L’absurde et le comique
Le flux d’idées
Spoon Tar, c’est la brebis galeuse auto-proclamée. Tiré du proverbe russe “Une cuillère de goudron gâche tout un tonneau de miel”, le pseudo de Kesha Astafyev l’intègre à un imaginaire décalé et paradoxal. Ne répondant à aucune logique, ses œuvres se succèdent de façon presque chaotique.
Comme Zoé Manel, le travail de Spoon Tar suit ses inspirations quotidiennes. “Je dessine toutes les images qui me passent par la tête, dès que j’ai l’occasion de prendre le temps de les rendre dans des dessins.” confie-t-il. Depuis 5 ans, l’autodidacte suit le rythme de ses inspirations diverses. En ressort un univers ultra-coloré, peuplé d’humanoïdes, de robots, entre science-fiction et fantasy complètement inattendu.
Un univers pop et grinçant
De l’esprit de l’artiste surgit tout un monde. Avec des graphismes simples, il construit des personnages inspirés de la pop culture ou de vanités modernes. C’est un univers qui se nourrit inlassablement de “futilités“, selon les termes de l’artiste. Avec sarcasme, il retravaille les lieux communs de l’imaginaire partagé. Un travail cartoonesque, non sans rappeler celui d’Alexandre Nart.
S’immerger dans la tête de Kesha Astafyev c’est plonger dans un monde nouveau, complètement psychédélique. On y retrouve visuels sous acide presque et enfantins. Comme dans un rêve, les éléments de l’ordinaire se retrouvent dans une construction, qui peut sembler confuse aux premiers abords, mais en reflet d’un tempérament ici très ironique.
“If you have no friends” la collab’ en immersion totale
Bienvenue dans le futur
En 2018, Spoon Tar collabore avec le duo russe If You Have No Friends (IFYHNF). Il illustre les morceaux à l’esprit techno du groupe, proposant alors une immersion multi-sensorielle. Entre les visuels et les sons, c’est une cité urbaine et futuriste qui se dresse, à la fois nostalgique et profondément humaine.
Semblable à une univers de jeux-vidéo délirant, ce nouvel espace s’approprie la géométrie et les couleurs dans un diorama hallucinatoire et toujours absurde. L’enchaînement des morceaux et des visuels trace la voie d’un personnage à travers un environnement dystopique et apocalyptique digne de films comme Blade Runner.