Le street-art est, pour RNST, une manière de faire de l’art engagé et contestataire, comme le faisaient de nombreux groupes de rock.
Artiste originaire de Dijon, RNST, contraction d’Ernest, a commencé le street-art en 2009 et se distingue par son engagement et son attachement à la libération de l’art.
Artiste de street art, mais aussi d’atelier
Pour créer ses pochoirs, RNST utilise des matériaux de récupération, aussi bien des cartons que des plaques métalliques. Il laisse des traces de son passage grâce à ses fresques imposantes qui deviennent une décoration à long terme de certains quartiers. Sans explications sur les intentions de l’artiste, il apprécie que chacun puisse s’approprier l’œuvre, se faisant son opinion sur l’interprétation à en avoir.
Mais avant le muralisme, il dessinait déjà sur papier ou sur toile. En témoignent les expositions auxquelles il contribue encore comme celle de la Galerie Orlinda Lavergne à Mulhouse et celle du Lavo//matic à Paris, un espace dédié aux arts urbains dans le 13e arrondissement.
RNST participe cette année au festival Gravity organisé à la fondation Good Planet de Yann Arthus-Bertrand au cours duquel il réalisera une fresque sur le thème de la gravité de la situation climatique.
L’héroïsme des opprimés
Par ses fresques, il met en scène des héros équipés de masques transparents pour mieux les rendre universels. Les causes migratoires et écologiques lui tiennent à cœur et sont des thèmes qu’il explore dans ses œuvres. Masquer ces personnages tout en laissant apparaître leur bouche, c’est une manière pour lui de les rendre plus menaçants, plus révolutionnaires aux yeux des gouvernements qui cherchent à les faire taire.
RNST réagit à l’actualité, à des faits divers ou des injustices dont il est témoin comme l’histoire d’enfants irakiens, scolarisés dans la classe de sa fille et menacés de mort dans leur propre pays. Récemment, il avait marqué les esprits en réagissant aux interventions de Greta Thunberg en la représentant dans une fresque à Paris avec ses paroles les plus emblématiques ( « blahblahblah » et « how dare you ? » ).
Au début de la guerre en Ukraine, RNST a dessiné une réfugiée sans lui associer de drapeau. L’idée était de dénoncer ainsi, non seulement le conflit se déroulant à la porte de l’Europe, mais aussi les déplacements de populations que créent les guerres dans le monde entier. Une œuvre qu’il avait alors mis en vente et dont les profits ont pu être reversés à des associations de soutien aux demandeurs d’asile et aux migrants.