L’art fait toujours émerger des artistes qui apportent un nouvel angle, de nouvelles idées. Guenter Zimmermann fait partie de ces artistes qui innovent en se fondant dans l’art numérique. Par ses portraits déconstruits, il donne un visage à l’ère numérique.
Guenter Zimmermann, professionnel de l’art numérique
Artiste basé à Berlin, Guenter Zimmermann a étudié la sculpture dans cette ville avant de travailler comme professeur de sculpture classique et d’animation 3D. Aujourd’hui, il travaille en tant que directeur créatif et perturbe les spectateurs avec des portraits déconstruits qui ne reflètent pas le meilleur visage de la personne capturée en photo.
Toutes les œuvres de Guenter Zimmermann sont entièrement peintes numériquement à l’aide de son iPad et d’applications de peinture numérique. « Le travail numérique est très indulgent », nous dit-il. « Toute erreur est facilement effacée, ce qui permet d’économiser du temps et du papier. Bien sûr, en contrepartie, la décision artistique est privée de sa radicalité. J’aurais aimé voir Vincent van Gogh travailler sur un iPad ».
Néanmoins, sa formation en sculpture a un impact sur la conception de ses portraits. « Il semble que l’espace et la plasticité soient toujours importants dans mes tableaux », nous explique-t-il. Ainsi, pour créer, il pose un objet au milieu de la toile – une tête, une personne, un objet – et dispose le reste de la scène autour de cet élément principal. « Si l’image me semble trop ennuyeuse, je la jette dans le hachoir à viande et je vois ce qui en sort ».
Les dessins de Guenter Zimmermann présentent parfois un effet surprenant et déstabilisant, mais ils ont un sens. Les œuvres de l’artiste racontent une histoire. Selon Zimmermann, ce qui est le plus crucial, c’est le contenu plutôt que le style artistique. Ses dessins représentent un objectif, comme une pensée spontanée, une réalisation ou une invention.
La pertinence de l’art de Guenter Zimmermann réside dans le fait que le plus souvent, ses peintures brutes et bancales ne nous permettent pas de savoir si elles invitent à la réflexion ou à la perplexité.
Guenter Zimmermann, la destruction des portraits
Guenter Zimmermann crée au fil de sa pensée, des portraits changeants, bruts, comme s’il exposait et provoquait des conflits.
Le résultat des créations de l’artiste berlinois est imprévisible. L’histoire de son récit se crée au fur et à mesure de sa création. Ses images se remplissent de détail petit à petit et d’allusions aux histoires qu’il raconte. Il commence par un motif et se laisse dériver, laissant place aux heureux accidents. « Si par hasard une déclaration ou une histoire émerge, j’essaie de l’élaborer clairement », nous signifie-t-il.
Lorsque nous demandons à Guenter Zimmermann la raison de la destruction de son art, il commence par nous répondre en questions : « Les portraits, sont-ils toujours les ressemblances de l’ère pré-numérique ? Ou bien notre tolérance à l’égard de ce qui nous est offert comme portrait est-elle en train de changer ? ».
Le but de Guenter Zimmermann est justement de changer les portraits peints et de les éloigner de la ressemblance d’une personne et de son âme, en combinant cela avec des innovations techniques et des questions sociales.
L’art de ce créatif allemand est en réalité un processus ludique et expérimental qui fait appel à différentes démarches jusqu’à rendre méconnaissable le sujet. Ses portraits sont enrichis de « cartes de profondeur 3D, de fantasmes de manipulation génétique, de mélanges de deepfake, de reconnaissance faciale et de réalité augmentée » pour créer des peintures numériques expressives représentant souvent des sujets glitchy et conflictuels.
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