Fini les coups de feu, avec DOOM : The Gallery Experience, place aux verres de vin et aux vernissages
Sorti pour la première fois en 1993 par id Software, le jeu vidéo DOOM connaît aujourd’hui sa version la plus surprenante : DOOM: The Gallery Experience, un jeu pour “apprécier l’art dans toute sa splendeur” gratuitement, comme le disent ses développeurs.
Le 17 décembre 2024, deux amis, Liam Stone, connu sous le pseudonyme bobatealee, et Filippo Meozzi, se sont réunis pour créer un jeu reprenant la direction artistique du jeu de tir à la première personne légendaire en transformant l’hostilité des démons en sobriété des vernissages d’art. Une expérience parodique et décalée qui plaira à tout public.
Dans ce jeu, vous incarnez un amateur d’art qui flâne dans les couloirs d’une exposition d’art contemporain moderne, dont le seul objectif est d’apprécier de belles œuvres d’art. L’exposition est inspirée par celle du plus grand musée d’Art des Etats-Unis, le Metropolitan Museum of Art de New York. Ici, il n’est pas question de combats dynamiques, d’ennemis ou d’armes variées, il s’agit de contempler l’exposition d’art du musée, son verre à la main.
Dans cette version, le gameplay est résumé au clic gauche, pour déguster une boisson choisie grâce au pavé numérique, et à l’interaction avec les œuvres par le clic droit ou la touche espace. Les développeurs du jeu ont cherché à reproduire à l’identique les comportements typiques des visiteurs de vernissages d’art.
Les graphismes en 3D bien connus du jeu original sont de retour, tout comme l’affichage d’écran et son bandeau, mais ils sont parodiés dans les textes. On retrouve notamment les différentes catégories renommées : “boisson” qui remplace “munitions”, “fortune” à la place de “santé”, “fromage” plutôt qu’“armure” et les différentes boissons listées prennent la place des types de munitions.
L’univers sombre et inquiétant de DOOM, influencé par les films d’horreur et de science-fiction avec leurs environnements lugubres et leurs musiques qui accentuent la tension, est cette fois-ci abandonné pour laisser place à une galerie d’art contemporain épurée. Les développeurs du jeu ont rénové la première carte de 1993 “E1M1” en exploitant le moteur Construct pour recréer son ambiance originale tout en l’adaptant aux standards modernes : l’interface demeure minimaliste tout comme le jeu classique, mais les systèmes d’éclairage dynamique subliment les différentes œuvres. Ils ont également pris une playlist retrouvable dans les crédits du site.
Si au cours des trente dernières années depuis sa création, le jeu à phénomène a pu être molesté par la critique en raison de sa violence immersive, cette version alternative ne peut être matraquée à ce sujet, et même si cela part d’un objectif parodique, l’expérience a un aspect éducatif.
En effet, lorsque l’on contemple un tableau ou une statue sur le jeu, le clic droit nous offre toutes les informations essentielles à l’identification de l’œuvre, comme son titre et sa date de publication, mais aussi un lien dirigeant directement vers le site de la collection du Metropolitan, pour en apprendre plus sur l’œuvre.
Ce n’est pas la première fois que la réalité virtuelle rencontre les expositions d’art. En 2016, grâce à l’activité “Dream of Dali” de l’exposition “Disney and Dali: Architects of the Imagination”, les visiteurs pouvaient contempler certaines des œuvres de Dali en réalité virtuelle immersive, nous en avions parlé dans cet article. Si l’expérience vous intrigue, venez vous plonger dans cette atmosphère désormais accessible à tous grâce aux versions disponible sur le web et sur Windows, pour imiter les plus curieux de l’art et découvrir l’exposition du Metropolitan sur DOOM : The Gallery Experience sur itch.io .
Merci à Korben pour la trouvaille