Andrew DeGraff nous plonge dans un univers actuel, personnel et finement décoré. Entre illustrations originales et cartographies de films culte, DeGraff nous emmène sur les traces de Luke Skywalker de Tatooine à Endor ou de Star Lord à travers la galaxie.
Andrew DeGraff, illustrateur méticuleux et ingénieux
Né lors « des derniers [temps] du disco », précise-t-il sur son site, Andrew DeGraff a grandi dans une région rurale de l’Etat de New York, attiré par les bandes dessinées et les livres d’anatomie, de science-fiction, de modèles et d’architectures. L’architecture est d’ailleurs un facteur très présent dans son œuvre, séduit par l’organisation et le dynamisme presque hyperactif des bâtiments. On retrouve donc dans ses illustrations, la géométrie caractéristique des buildings en forme de grands rectangles disposés ici et là, à grandeur égale ou inégale.
Cette admiration, Andrew DeGraff la reproduit dans ses œuvres sous des traits pop et sur fond de bandes dessinées, un style qu’il travaille depuis qu’il a été diplômé du programme de design de communication du Pratt Institute avec l’illustration en spécialisation en 2001.
Son rythme ? Levé, café, vérification des mails et Andrew DeGraff se met au travail, avec une préférence pour la nuit afin de ne pas être dérangé par des distractions particulières ou des appels téléphoniques qui frustreraient sa créativité.
Sa méthode ? Pour se plonger pleinement dans un projet, l’illustrateur esquisse chaque projet qu’il a à faire. Puis, préférant la gouache à l’acrylique, il travaille avant tout sur papier teinté ou sur du papier aquarelle qu’il teint lui-même avant de les numériser et de les retravailler sur Photoshop où il s’est créé une palette spéciale.
Aujourd’hui, il crée des illustrations éditoriales pour des magazines tels que The New York Times, Kellog’s ou encore GAP Kids et travaille sur des projets plus personnels d’illustrations et d’éditions, en parallèle de son métier d’enseignant d’illustration au Maine College Of Art & Design.
Auteur, il a publié en 2018 son deuxième livre intitulé Cinemaps : An Atlas of 35 Great Movies, qui a remporté le prix de la Foire de Frankfort du meilleur livre illustré de cinéma.
Andrew DeGraff, cartographe des œuvres les plus cultes
Par où sont passés Frodon et Sam dans Le Seigneur des anneaux ? Quels sont les chemins qu’Indiana Jones a empruntés ? A quoi ressemble le trajet de Marty McFly à travers le Hill Valley de 1985 et de 1955 dans Retour vers le futur ?
Des questions auxquelles Andrew Degraff a répondu dans un travail colossal pouvant parfois prendre jusqu’à 1000 heures. Cette idée lui est venue lors d’un travail qui consistait à créer des cartes pour des guides de voyages. Inspiré par le générique fléché de La Mort aux trousses d’Alfred Hitchcock, l’illustrateur s’est plongé dans un travail méticuleusement planifié où il reconstitue les mouvements des principaux personnages de films emblématiques dans des œuvres fabriquées à la main à la gouache et à l’encre papier.
Son approche ne change jamais. Il regarde attentivement le film, plusieurs fois, puis il déconstruit chaque scène et chaque voyage des personnages pour créer un organigramme. Ensuite, il pointe, fiche, prend en photo, localise et fait même une reconstitution LEGO si elles sont utiles. Puis il attrape ses crayons et sa peinture et reproduit les voyages des différents personnages.
Dans son livre, Cinemaps : An Atlas of 35 Great Movies, il présente ses cartes et met en avant les décors proposés. Chaque illustration est accompagnée d’une analyse écrite par l’auteur A.D. Jameson.
En passant par Indiana Jones puis par Stars Wars avant de plonger dans un nouvel univers avec la carte des pas de Dorothy dans le magicien d’Oz avant de revenir à Mad Max, les cartes d’Andrew DeGraff nous redessinent les mouvements de chacun des personnages, mais elles nous permettent aussi de nous souvenir de scènes oubliées en jetant un œil à ces étapes dessinées avec finesse et méthode.