Le 3 octobre 2022, le dessinateur sud coréen Kim Jung Gi, s’est brusquement éteint, à l’âge de 47 ans, lors de son dernier voyage à l’aéroport de Paris, Roissy-Charles de Gaules. Le monde de l’art est en deuil, nous y compris, c’est pour cela que nous vous proposons aujourd’hui, un retour sur la vie du tant apprécié Kim Jung Gi.
Sa carrière était en pleine apothéose, il venait de réaliser une collaboration avec l’équipe de foot française, le PSG, sa popularité commençait à traverser les frontières et son art restait dans les têtes de tous et toutes. Mais malheureusement, la vie parfois cruelle a décidé que le dessin était terminé. Dans la matinée de ce lundi 3 octobre, nos confrères du Parisien rapportent le décès du dessinateur coréen Kim Jung Gi, âgé de tout juste 47 ans. Pour lui rendre le plus bel hommage, retournons sur une vie pleine d’humilité et de talent.
La dernière planche
“C’est avec une grande tristesse et le cœur lourd que nous vous informons du décès soudain de Kim Jung Gi. Après avoir terminé son dernier voyage en Europe, Kim Jung Gi s’est rendu à l’aéroport pour s’envoler pour New York, où il a ressenti des douleurs à la poitrine et a été emmené dans un hôpital voisin pour y être opéré, mais il est malheureusement décédé” – Twitter
Voici les mots de ses proches, que nous avons pu lire, le cœur serré, sur le compte twitter de l’artiste, dans la journée du 3 octobre. Kim Jung Gi était un artiste mondialement connu dans l’univers du dessin et de la bande dessinée. Les dernières semaines précédant ce jour fatidique, il avait fait une tournée européenne en s’arrêtant à Paris. Après avoir signé une collaboration avec l’équipe de football du Paris Saint-Germain, celle-ci l’avait invité au Parc des Princes, le week-end dernier, pour assister à leur confrontation face à l’OGC Nice.
Vêtu d’un maillot parisien floqué Messi sur le dos, le dessinateur et sa gentillesse inexplicable, avait même croqué plusieurs joueurs parisiens sur une toile blanche. L’émotion était donc culminante dans le cœur du club français, autant que dans celui de ses supporters.
Le PSG a d’ailleurs souhaité rendre ses plus sincères condoléances à la famille et aux proches de Kim, à travers un tweet sur leur compte officiel.
Depuis, des dizaines de milliers de collectifs et de fans rendent hommage au regretté dessinateur Kim Jung Gi. Pour honorer sa mémoire, retournons sur sa vie pleine de réussite
Une vie de “rockstar” jamais redoutée
Au commencement, tout est blanc, neutre sans intérêt, jusqu’à ce que Kim Jung arrive. Muni de son plus fidèle pinceau en bambou, refermant les plus belles qualités, il installe ses bouteilles d’encre, et pivote sur lui-même, afin de donner un humble geste de la main à son public, qui attend impatiemment le début de sa représentation. Puis, en deux temps trois mouvements, Kim commence à peindre sa fresque murale aux détails époustouflants, laissant tout le monde sans voix, avant de laisser place à un tonnerre d’applaudissements.
“Devant la feuille blanche, je ne sais pas ce que je vais dessiner, je ne me fais pas une représentation mentale au préalable. Je me laisse guider par l’instinct : une idée graphique en amène une autre et la scène finit par se construire toute seule. Ou presque. Il y a aussi du savoir-faire et un peu de malice” Confia-t-il lors d’une interview donnée à Télérama.
Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, rien ne destinait ce petit homme au crâne rasé et aux petites lunettes rondes, à devenir une “rockstar du dessin” comme il aimait dire. Originaire de Séoul en Corée du Sud, il a été pendant des années un simple professeur de dessin passionné, et surtout aimé de ses élèves. Néanmoins, toute cette petite routine tranquille bascula du tout en tout en 2011.
Invité pour animer un festival de dessin coréen, le dessinateur se creusa la tête pour trouver une idée originale et novatrice. Puis cela le frappa, il allait recouvrir les murs de sa modeste chambre, de dizaines de papiers grand format et se filmer en train de les recouvrir de dessins en tous genres. Après quatre jours de travail acharné, n’étant pas peu fier de sa vidéo, il décida de la poster sur YouTube, sans forcément penser aux enjeux colossaux qui pourrait y avoir sur sa carrière.
Bibidi bobidi boum, magie des réseaux, la vidéo fait le tour du monde en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, et tombe sous les yeux de Jean-Christophe Corette, à cette époque directeur du festival de BD de Strasbourg. Totalement amoureux de son travail, celui-ci invite rapidement Kim à l’évènement et devient par la suite son fidèle agent. C’est à ce moment-là que la “vie de rockstar” commence pour l’homme n’ayant jamais quitté son pays.
Bien plus que passion, le dessin était pour lui sa raison de vivre. Il ne cessait jamais de dessiner. Que ce soit en interview, au café, durant les repas, ou même lorsqu’il est censé se reposer, jamais son crayon ne quittait ses mains. Tous ses croquis, ses dessins et ses peintures ont donné vie à un recueil astronomique de plus de 600 pages.
Sa patte artistique avait aussi le pouvoir s’adapter à tous les styles et ainsi plaire à tout le monde. Caricatures, fantaisies, portrait intime, batailles homériques ou encore monstres hybrides, le panel de ses sujets de prédilection ravissait petit·e·s et grand·e·s.
Étant pris d’une grande passion pour l’hexagone, il a participé à de nombreux évènements artistiques français. Cette affection très particulière pour notre pays suscite une tristesse encore plus grande pour tous les Français et françaises qui enchaînent les hommages sur les réseaux sociaux.
Le monde du petit dessin est donc plongé, depuis des jours, dans un deuil profond en l’honneur de leur talentueux et doté d’une grande gentillesse, Kim Jung Gi.
Site officiel de l’artiste : kimjunggi.net