“I believe in Jesus Christ” : pour quelqu’un d’aussi croyant que Peter “Liči” Ličko, mêler sa religion et sa passion pour le dessin n’est pas un problème. L’illustrateur basé en Slovaquie nous offre son interprétation de la Bible, les histoires et mythes qui la composent.
Peter “Liči” Ličko : ses illustrations bibliques uniques
Le défi de Peter “Liči” Ličko n’est pas anodin. Dans son petit pays d’Europe de l’Est, la plupart de ses compatriotes s’identifient comme catholiques. Notre illustrateur fait parti de l’un d’entre eux mais, en tant qu’homme croyant et pratiquant, il a souhaité partagé cette partie de sa vie d’une façon unique et originale.
Je crois en Jésus Christ, et ma production est basée sur la parole d’évangile et les histoires venant de la Bible. Je veux représenter l’Évangile et Dieu différemment, comme je le vois et c’est pourquoi j’illustre.
Peter “Liči” Ličko sur Behance
Pour beaucoup de pays, combiner la religion avec une passion universelle créative n’est pas compatible. Nombre des pays européens sont laïcs et regarderaient d’un mauvais œil les illustrations du surnommé Liči. Pour ce dernier, rien n’est inconciliable avec le religion et surtout pas avec sa fonction première, celle de l’illustration.
En utilisant ses dessins, Peter “Liči” Ličko dessine la religion catholique. À travers ses créations, le public peut découvrir les mythes issus de la Bible, des histoires qu’il sait rendre passionnante. D’une façon presque abstraite, l’artiste rend compte d’un ouvrage religieux dont les allégories et fabulations y sont très connues par une audience déjà très étendue.
Le religion mise à l’honneur… pour tous ?
La question qui se pose est de savoir si un public non-catholique peut se sentir concerner par les œuvres de Peter “Liči” Ličko. La vérité est que sa technique et sa méthode permet de toucher une audience universelle. Les couleurs, les formes, le résultat enfantin… Peu importe notre situation religieuse, les illustrations du slovaque nous touchent et nous émeuvent.
Entre un Jésus s’amusant avec des enfants, des scènes de bénédiction ou tout simplement des illustrations mythiques aux inspirations bibliques, Peter “Liči” Ličko tente de se rapprocher de sa religion en la liant à sa passion. En même temps, il nous donne sa vision du catholicisme, une interprétation qui se révèle être rêveuse et naïve.
Du papier au livre
Les traits enfantins et niais de Peter “Liči” Ličko l’ont aidé à participer à l’illustration de divers livres pour enfants. Ainsi, l’artiste a participé à la mise en image de Miesta Zázrakov – littéralement “lieux de miracles” – écrit par Veronika Hradská, un livre au sujet du “holy mess”, le désordre dans le sacré.
Ce créateur sera également l’illustrateur de l’ouvrage 10 Steps to Joy – “10 étapes vers la Joie” – par Max Kašparů. Son travail sera également mis à l’honneur pour une série de romans slovaques chrétiens. À côté, Peter “Liči” Ličk continue de rêver : il en invente une illustration pour le premier chapitre de l’Évangile selon Marc, une des parties les plus importantes du Nouveau Testament.
Entre réalité et rêve, Peter “Liči” Ličko prouve d’une volonté de s’inscrire dans des créations bibliques jusqu’à participer à l’éducation religieuse des enfants et au développement personnel des adultes. Mais il espère un jour pouvoir illustrer de façon officielle les véritables histoires de la Bible comme il l’a fait personnellement pour certains Évangiles.
Diplômé d’une licence en architecture, Peter “Liči” Ličko avoue vouloir un jour être actif à 100% dans sa passion première, celle de l’illustration. Ce rêve, il le réalise en partie aujourd’hui en nous partageant une passion brouillée à la chrétienté, une religion qui a une grande place dans sa vie. Cet amalgame qui peut être tabou et mal vu devient la force première de l’artiste.
Pour observer le portfolio de Peter “Liči” Ličko, vous pouvez le retrouver sur Behance et Instagram. Et si vous avez apprécié l’atmosphère qui tourne autour de ses œuvres, vous aimerez sans aucun doute Kazuki Takamatsu.
La peintre Katia Lifshin crée des mondes oniriques où le vert et le bleu se mêlent harmonieusement. Envoutante et magique, chacune de ses toiles est une invitation à une promenade nocturne.
Katia Lifshin est une artiste israélienne née en Ukraine en 1993. C’est aux États-Unis, plus précisément au Pima College, qu’elle a étudié la peinture et la sculpture avant de revenir en Israël en 2018, où elle exerce désormais son art à Tel-Aviv.
Des personnages énigmatiques dans un univers mystérieux
Les toiles de l’artiste présentent un monde irréel, baigné d’intenses nuances de bleu et de vert. Chaque peinture dévoile une partie du monde onirique créée par l’artiste. Cette dernière y met en scène des personnages féminins, jeunes femmes ou adolescentes, dont la tête est couverte d’un bob. Leurs visages, sur la plupart des toiles, sont peu distinguables et permettent donc plus de place à l’imagination de ces derniers. Quand leurs yeux sont perceptibles, aucune pupille ne se constate. Ce choix crée de l’anonymat sur les personnages féminins de la peintre. Leur identité est donc ouverte aux interprétations.
Les symboles récurrents de Katia Lifshin
Certains éléments apparaissent fréquemment dans les toiles de la peintre. Le monde de cette dernière est constitué de sols en damier, de spirales, de chiens et d’une végétation parfaitement taillée, à la limite du géométrique. Un aspect esthétique lie tous les éléments entre eux : la distorsion. Cette dernière varie en intensité selon les toiles de Katia Lifshin. L’artiste sélectionne alternativement l’élément qui sera déformé d’une toile à l’autre. Les femmes sont étirées ou contorsionnées et les sols en dédale se transforment en couloirs infinis.
Les ciels obscurs semblent emplis d’une énergie dévorante. Peut-être sont-il des vortex qui influent sur la distorsion des mondes oniriques de Katia Lifshin ? Les peintures de l’artiste invitent donc le spectateur à se perdre dans une dimension parallèle, où les couleurs éclatantes éveillent un sentiment d’émerveillement et de rêverie. À travers ses créations intensément bleues et vertes, l’artiste nous transporte dans un univers ensorcelant, où chaque détail est une énigme à explorer et à interpréter.
Des références photographiques
La peintre collectionne des photographies trouvées dans des marchés aux puces ou dans de vieux albums de famille. Depuis plusieurs années, le travail de Katia Lifshin prend source dans ces photographies. Elle s’en inspire et transforme ces scènes issues des photos en créations artistiques originales. Ses inspirations, tout droit venues du monde de la photographie, se révèlent pleinement dans les anciennes créations picturales de l’artiste.
Toutes les créations de l’artiste sont à retrouver sur son compte Instagram !
Le land art est une tendance appartenant à l’art contemporain qui utilise la nature et ce qu’elle offre – le bois, le sable, l’eau, les rochers… – pour créer une œuvre artistique dans ce même lieu naturel. La plupart de l’art se passe en extérieur et les créations se voient souvent être détruites par l’environnement lui-même. Les images prises par des appareils photographiques sont alors là pour nous rappeler à quoi ressemble le land art.
Dans cet article :
Depuis la naissance officielle du land art, la nature a été utilisée de toutes les manières possibles pour exprimer les volontés de chaque artiste. Aujourd’hui, les grands pionniers continuent de marquer l’histoire de cette tendance contemporaine.
L’histoire du land art : des États-Unis au monde entier
Naissance à New York
Le land art prend forme aux États-Unis d’Amérique avec l’exposition Earth Worksen octobre 1968 à New York, une des principales capitales culturelles du monde. Cette tendance doit sa création à Robert Smithson, un des premiers fondateurs du land art. Lorsqu’il publie son essai The Sedimentation of the Mind: Earth Projects la même année, il s’impose concrètement comme étant le théoricien du mouvement et il devient alors une figure emblématique du domaine artistique.
À côté, une nouvelle exposition Earth Arta lieu en février 1969. Organisé par Christo et Jeanne-Claude et Michael Heizer, cet événement confirme alors que le land art est bien intégré dans la culture artistique. Plus les artistes s’y intéressent, plus la tendance prend le pas sur les autres courants artistiques.
Le land art naît aux États-Unis alors que le pays connaît une croissance incroyable du mouvement écologiste. Voulant se débarrasser des contraintes techniques et des règles artistiques dictées par les critiques d’art, les artistes décident de profiter du mouvement écologiste pour utiliser l’environnement à bon escient. Cette fois, l’art n’est plus qu’une simple toile ou papier, il devient le cœur de la nature.
Expansion dans le monde entier
Quelques mois après l’exposition Earth Art, le vidéaste Gerry Schum organise une exposition télévisuelle intitulée Land Art sur une chaîne allemande. Lors que cette diffusion, des artistes du monde entier seront représentés dont Barry Flanagan, un sculpteur britannique, et Marinus Boezem, un artiste néerlandais.
Cette fois-ci, c’est bon. La fin des années 1960 met au devant de la scène de land art et plus personne ne veut s’en séparer. Aujourd’hui encore, certains artistes travaillent avec la nature. Le land art est devenu une véritable source d’inspiration pour les créateurs qui souhaitent mêler la vie et l’art. Fatigués de voir leurs productions affichées dans les musées, la plupart d’entre eux se démarquent des codes artistiques, provoquant une surprise et admiration générale.
Les particularités du land art : entre matériaux et représentation
Earthwork
Le terme anglais Earthworka été l’un des premiers à désigner une sorte d’œuvre découlant du land art. Selon son théoricien Robert Smithson, ce mot est directement inspiré du roman éponyme (1967) de Brian Aldiss. Ce sont finalement de nombreux expositions organisées à New York qui ont concrétiser le Earthwork, littéralement “terrassement”. C’est d’ailleurs la technique qui reste la plus durablement inscrite dans la nature.
Pour le Earthwork, le matériau premier utilisé est la terre. Les artistes américains ont profité de leurs déserts du Sud-ouest pour matérialiser ce terme à la vue de tous. Ce type d’œuvre d’art s’applique alors généralement à ces artistes basés aux États-Unis car ils ont été les premiers à laisser leur emprunte permanente dans le paysage.
Le beach art
Le Land Art peut s’exercer à peu près partout dans la nature et notamment sur les plages : c’est ce qu’on appelle le Beach Art. Apparue à la fin des années 60 dans l’Ouest américain, cette tendance de l’Art Contemporain, avait pour objectif de faire sortir l’Art des galeries et musées. Aussi appelé Sand Art, il consiste donc, vous l’aurez compris, à créer des œuvres éphémères sur le sable, le temps d’une marée basse.
Le matériel utilisé se compose de râteaux et les dessins peuvent être faits soit à main levée soit à l’aide de compas. La plage se métamorphose durant 4 à 5 heures sous les yeux du public. De cette création, il ne restera que photographies ou vidéos pour immortaliser cette alliance de l’homme et de la nature, avant que la mer ne vienne tout emporter.
Plusieurs artistes ont fait du Beach Art leur spécialité : Jben qui se considère comme un « jardinier de la plage » et réalise des fresques gigantesques à marée basse ainsi que des dessins sur le sable personnalisés, ou encore Michel Jobard.
Ce dernier décrit le Beach Art comme une activité méditative qui invite à la connexion entre les hommes mais aussi avec la nature : « j’apparente mes créations à une forme de méditation active. J’ai observé à maintes reprises cette atmosphère si particulière, parfois contemplative, qui s’installe pendant la création d’une fresque Beach Art sur la plage. Ces traces éphémères que je dessine sur le sable nous relient les uns aux autres, invitant tout un chacun à voyager en dehors de son quotidien. Dès qu’elle est réalisée, l’œuvre de Beach Art ne m’appartient plus et l’espace emprunté à la nature lui est restitué sans l’altérer. »
Le processus de la création
Pour faire du land art, de gros moyens sont nécessaire, autant d’un côté matériel que d’un côté financier. Même si les artistes utilisent les matériaux émanant de la nature – le bois, la plage, l’eau, les rochers -, ils ont besoin d’une grande patience pour créer leurs œuvres. Comme sur un véritable chantier, ces créateurs doivent creuser, déplacer, transporter, tracer, planter… Un véritable travail manuel est nécessaire.
Ils doivent alors aussi y introduire des produits manufacturés. Ainsi, dans le désert du Nouveau-Mexique, nous pouvons retrouver 400 poteaux en acier inoxydable. Sur la côte californienne et au Japon, ce sont 2 700 parasols jaunes et bleus ajoutés au paysage. Sans oublier les nénuphars immenses en tissu rose placés autour des îles de Floride.
L’art éphémère
Le seul problème avec le land art est son caractère éphémère. La plupart du temps, l’artiste doit travailler en dehors des centres urbains. En pleine campagne ou au milieu du désert, son travail exceptionnel ne pourra être apprécié à sa juste valeur. Pour satisfaire les curieux, les créateurs prennent eux-mêmes en photographie leurs productions. Cela permet de faire connaître leurs œuvres et le land art en général.
À côté, pour rendre la chose plus concrète, des croquis, des reportages et des vidéos sont réalisés pour être présentés au public et permettre aux artistes de vivre de ce travail éphémère. Dans les années 1970, certaines de ces œuvres seront intégrées dans des musées et lors d’expositions d’abord par l’image, puis par des installations faites dans les espaces intérieurs.
L’art éphémère fait peur à ces artistes qui voient leurs créations être détériorées et qui disparaissent après des semaines et parfois des mois de travail. Grâce à l’évolution des images et de l’art en lui-même, ils peuvent donner de la valeur à leurs œuvres et en garder un souvenir particulier.
La valeur du land art
Vers un effondrement du land art ?
Le land art étant éphémère, les artistes comptent sur les images pour donner de la valeur à leurs œuvres. Les expositions et les musées leur permettent de se faire reconnaître par le public. Mais dans les faits, ils comptent énormément sur une riche clientèle et des fondations privées afin de créer leurs projets souvent très coûteux.
Malheureusement, la crise économie des années 1970 stoppent soudainement les fonds. Avec la mort de Robert Smithson dans un crash d’avion en 1973, le land art perd son créateur et de sa superbe en même temps.
La volonté de faire revivre le land art
Malgré une perte d’intérêt pour le land art, des artistes comme Charles Ross, Michael Heizer et James Turrell ont continué leurs projets qu’ils avait commencé avant la crise et la mort de Robert Smithson. Dans le plus grand des respects, le land art a continué de vivre à travers d’artistes qui n’ont pas abandonné leur passion.
Du Land Art au Street Art il n’y a qu’un pas, on vous invite à lire notre article dédié à l’art urbain et ses différentes formes !
Peu à peu, le land art est devenu un des courants dominants de l’art public. Trop souvent, le terme de land art est mal utilisé pour étiqueter n’importe quel art présent dans la nature même s’il n’est pas relié aux œuvres avant-gardistes des pionniers du land art. Ces quiproquos n’enlèveront en rien l’importance que le land art possède dans le domaine artistique.
Les artistes du land art ont et continue de créer un art hors-norme dans tous les sens du terme. À travers leurs projets, ils ont fait renaître la spiritualité des sites archéologiques en rappelant des œuvres faites dans un passé très ancien comme les Pyramides d’Égypte.
Pour aller plus loin
Afin de développer votre culture générale sur le land art, Beware! vous propose une sélections de quelques œuvres à lire/à voir absolument :
Les livres sur le land art
The Sedimentation of the Mind: Earth Projects (1968) de Robert Smithson : dans ce récit, le fondateur du land art théorise le mouvement artistique et présente les prémices de la tendance.
Un art amoureux de la nature : le land art et ses mutations(2020) de Muriel Berthou-Crestey : ce livre contient une dizaine d’entretiens avec des artistes contemporains pour comprendre comment ils ont assimilé les pratiques originelles du land art tout en explorant de nouvelles pistes.
Land Art(1993) de Gilles A. Tiberghien : l’auteur est un autre théoricien plus contemporain du land art et l’ouvrage propose un nombre incalculable d’artistes du mouvement qui reconnus parmi les plus grands créateurs du XXe siècle.
Les documentaires sur le land art
Troublemakers: The Story of Land Art(2015) par James Crump : ce documentaire revient sur l’histoire chronologique du land art dans les années 1960 et 1970.
Rivers and Tides(2001) par Thomas Riedelsheimer : le film relate de la vie artistique du britannique Andy Goldsworthy qui a créé des sculptures à partir de matériaux naturels.
Les actualités du land art
Récemment, nous retrouvons des artistes du land art qui se voient être les causes du renouveau de la tendance. C’st le cas de Christo et Jeanne-Claude. À l’âge de 81 ans, il a créé The Floating Piers en Italie, une création qui permet de marcher sur l’eau et à l’échelle de son pseudonyme.
Encore aujourd’hui, les anciens pionniers et fondateurs du land art continuent de marquer leur emprunte sur notre paysage actuel. Une chose est sûre, leurs créations ne pourront jamais être oubliées bien qu’elles soient détruites par l’évolution de la nature.
L’année 2020 à aussi été marquée par l’apparition mondiale de monolithes de métal. Initié par un premier artiste. D’autres ont ensuite été érigés de manière spontanée dans plusieurs pays du monde et, semble-t-il, sans concertation.
Article original écrit en janvier 2021, mis à jour le 31/08/2024
En Italie, nous pouvons retrouver Reno Nogaj, un illustrateur aux créations sombres et éloquentes. Basé à Sondrio, l’artiste commence peu à peu à être mis sous le feu des projecteurs. Ses dessins appréciés des amateurs, l’italien s’apprête à faire partie des illustrateurs considérés les plus talentueux du moment.
Des images de la vie quotidienne : de la routine aux questionnements
Les illustrations de Reno Nogaj sont plutôt sombres. L’artiste utilise principalement des couleurs froides. En réalité, entre ses débuts et maintenant, la méthode artistique de Nogaj a bien changé. Auparavant, l’artiste utilisait des nuances bien plus vives. Aujourd’hui, il s’est affirmé dans un univers plus sinistre. Il dit lui-même que ses “palettes de couleurs étaient très différentes de celles qu'(il) utilise maintenant”.
Le travail de l’italien est de transmettre des éléments de la vie quotidienne à travers ses illustrations. Les personnes et les lieux qui les entourent sont familiers et concrets pour ceux qui visualisent les dessins. Par la routine des hommes et des femmes, Reno Nogaj souhaite également renvoyer les questionnement et problèmes qui entourent la vie de ces personnages. Solitude, rencontre, destruction, anxiété… L’apparence de la vie quotidienne laisse place à la réalité des sentiments des personnages. Cette réalité est dessiné à travers des méthodes propres à l’artiste : tous les détails du dessin comptent.
Ce sont également des histoires que racontent les créations de Reno Nogaj. Il arrive que les illustrations de l’italien se voit être reliées entre elles. Récemment, l’artiste a décidé de faire des séries de dessins appartenant à un même thème : l’un d’entre eux étant “Metamorphosis”, réunissant en tout cinq dessins.
Reno Nogaj à l’international, ça donne quoi ?
Si Reno Nogaj gagne en popularité, c’est grâce à une reconnaissance qui s’étend à l’international. L’italien se voit devenir est une star aux États-Unis, et plus précisément à New York. L’artiste a en effet collaboré avec le célèbre magazine New York Times. Reno Nogaj a illustré toute une page pour le magazine spécialisé For Kids. Des illustrations qui délivrent une histoire liée à la vie quotidienne, soit celle que tout le monde a vécu récemment : la quarantaine due à la crise sanitaire. “Quarantine with a Ghost ? It’s scary” est l’histoire illustrée par Reno, spécialement pour le New York Times For Kids.
La collaboration avec ce magazine s’avère être une véritable aubaine pour l’artiste italien. Le magazine destiné aux enfants aident ces derniers à comprendre le monde. Reno Nogaj a eu le plaisir de faire partie de cet apprentissage.
 côté, Reno Nogaj vend également ses créations dont des versions encadrées, sur toile, en acrylique, et même sous forme de carte sur Inprnt. Il collabore également avec le célèbre site Displate, où il y vend également ses illustrations à accrocher aux murs.
Pour en savoir plus sur l’artiste et ses illustrations, il poste ses créations sur Instagram.
Et si son univers vous a plu, vous aimerez sans aucun doute Gabriel Levesque.
Nous avons tous une part obscure en nous. Alison Flora a décidé de l’explorer dans son art…
Née en région parisienne, Alison Flora est une artiste pluridisciplinaire qui vit depuis l’âge de 15 ans dans les Pyrénées. Après avoir obtenu un diplôme de l’école des Beaux-Arts des Pyrénées de Tarbes, elle a commencé à mettre en pratique ses acquis au travers du dessin, de la peinture, d’installations, du son et de la vidéo.
En 2021, elle présente sa première exposition personnelle à la galerie Sultana Arles : Relaunch The Dream Weapon, sur une invitation de Goswell Road qui publie à cette occasion sa première monographie, un choix de dessin issus de ses carnets de croquis.
Mais depuis trois ans, elle a développé un style de peinture unique. Et pour cause, l’artiste a une particularité : elle peint avec son propre sang !
Le côté obscur d’Alison Flora
Son art a un côté salvateur. Alison Flora tend à explorer l’expression de “l’enfer contemporain” (stress, anxiété sociale, traumatisme…) en faisant appel à un univers fantastique où les démons errent librement.
Elle s’inspire des représentations médiévales, des cultures alternatives, des folklores régionaux, de l’ésotérisme, des sciences occultes, mais également de l’architecture médiévale et de la littérature gothique. Son travail, emprunt de toutes ces influences, traduit les affres et les espoirs, les rêves comme les cauchemars d’une génération perdue dans les tourments de son époque dont elle chercherait à s’échapper.
Le rituel du sang
Influencée par le travail de Roland Topor, Genesis P-Orridge, Boleslaw Biegas, J.R.R Tolkien, Alison Flora cherche surtout à exorciser ses peurs, ses obsessions, à travers un univers dramatico-humoristique dans une sorte de thérapie ritualisée. Pour cela, elle utilise son propre sang pour créer ses oeuvres.
Elle suit un protocole bien spécifique et encadré pour extraire la substance de son corps, ce qui, selon elle, s’apparente à un véritable rituel. Ses peintures ont donc une forte charge symbolique pour elle et révèlent un goût pour la mise en scène surréaliste.
L’artiste se met à nue et pose ses obsessions les plus intimes sur toile, à travers des images inouïes qui revisitent des motifs partagés par la conscience collective. Il en résulte un univers où mysticisme, médiévalisme, fantaisie et folie se mélangent.
Alison Flora partage toutes ses œuvres sur sa page instagram ou sur son site.
Lisa Odette est une artiste 3D et illustratrice basée à Madrid en Espagne. Passionnée par l’harmonie des couleurs, elle explore l’essence féminine à travers des formes simples et des couleurs éclatantes.
Le voyage artistique de Lisa
Issue d’une famille d’artiste, Lisa est plongée dans l’univers artistique dès son plus jeune âge. À peine debout, elle reproduit les faits et gestes de ses parents tous deux artistes et se lance ans le dessin. En grandissant, sa passion ne l’a jamais quittée. « En tant qu’introvertie, j’ai toujours aimé passer du temps seule, alors le dessin était l’activité parfaite pour moi », confie-t-elle. C’est tout naturellement que l’artiste s’oriente vers un cursus en design graphique à l’Université Européenne de Madrid, où elle ressort diplômée en 2014. Elle reprend ses études en 2018, à la Trazos School of Arts de Madrid, où elle étudie le cinéma et l’animation 3D.
« J’ai étudié le design graphique car à l’époque, je pensais que c’était le moyen le plus sûr d’avoir une carrière en faisant quelque chose de créatif. Mon travail en tant que graphiste avait de plus en plus d’illustrations au fil du temps, je me suis lancé dans le graphisme en mouvement et plus tard, j’ai appris à utiliser des logiciels 3D, je suis entré dans un studio 3D et j’ai lentement commencé à créer des projets personnels. représentant principalement des personnages féminins. Maintenant, je suis un artiste 3D et 2D indépendant et je sens que j’ai encore un long chemin à parcourir pour développer mon propre style, mais jusqu’à présent, c’est un voyage agréable. »
Lisa Odette lors d’une interview pour Visuel Atelier
Processus de création
Les travaux de Lisa Odette sont remplis de couleurs vives. La figure féminine est au coeur de ses oeuvres. « Je décrirais mon style comme simple mais trop réfléchi ». J’aime créer des formes stylisées et utiliser une palette de couleurs restreinte, principalement composée de couleurs primaires. Afin d’arriver à une composition simple et équilibrée, je passe beaucoup de temps à nettoyer et à essayer de ne pas avoir trop d’éléments aléatoires dans mes œuvres. », explique Lisa.
Dans chaque série que l’artiste imagine, un nouveau point de vue technique fait son apparition. Dans une interview pour My Art Is Real, Lisa explique cette nuance de points de vues : « Par exemple, les dames qui dorment sont créées avec un style très propre et géométrique, un éclairage et une coloration plats, et mélangées à des textures 2D pour créer un résultat qui vit entre les deux médiums d’art. »
L’art cryptographique
Lisa Odette se lance dans l’art cryptographique en février 2021, alors qu’elle voit de plus en plus d’artistes sur Instagram se lancer dans cette industrie émergente. Depuis, l’artiste a pu participer à de multiples collaborations. « Je trouve que les NFT collaboratifs sont l’une des choses les plus amusantes de cet espace. J’ai collaboré avec des artistes que j’admire et à qui je n’aurais jamais pensé parler avant le boom du NFT. ». La communauté NFT, essentiellement présente sur Twitter, est très coopérative. Lisa Odette explique que tout le monde est favorable à tous les artistes, et que des artistes célèbres n’hésitent pas à interagir avec des artistes émergents pour leur donner un coup de pouce sur la plateforme. « La communauté est construite sur Twitter, mais elle n’a pas la partie toxique que j’avais l’habitude d’associer à cette plate-forme. », affirme Lisa.
Stefano Di Cristofaro est un illustrateur pour la littérature jeunesse. Grâce à ses dessins simples et doux, il traduit des émotions et les réflexions des auteurs. Son design n’est parfois pas sans rappeler les illustrations de Till Hafenbrack dont nous avons déjà parlé et qui nous replongent dans des ouvrages pour enfants des années 60.
Stefano Di Cristofaro, illustrateur pour enfants
Né en 1991 à Caracas, au Venezuela de parents immigrés, Stefano Di Cristofaro émigre à son tour à Santiago, au Chili puis à Mexico alors que la situation politique et sociale du Venezuela devenait impossible.
Petit, le seul moyen de le garder immobile était de lui mettre des crayons et du papier pour qu’il se mette à dessiner. Quelques années plus tard, l’enfant grandit, s’inscrit à l’Institut professionnel de l’Université de Caracas afin d’étudier la communication visuelle.
Aujourd’hui illustrateur pour enfants, Stefano Di Cristofaro a dessiné son style en s’inspirant de la conception de couvertures de disques, des dessins animés, des peintures dans les musées… L’illustrateur vénézuélien fait vivre les écrits d’auteurs en les illustrant avec finesse, humour et simplicité en combinant plusieurs techniques comme le feutre, l’encre ou encore le tampon.
Di Cristofaro a illustré de nombreux livres pour enfants, mais aussi une collection d’histoires terroristes du folklore vénézuélien et un livre de l’architecte japonais Shigeru Ban. L’illustrateur lit l’histoire et essaie de trouver le langage visuel qui correspond le mieux à la narration, d’où la polyvalence et la diversité de son travail. Ses illustrations sont innovantes, d’histoire en histoire, mais on retrouve facilement la patte de Stefano Di Cristofaro.
L’illustration pour les jeunes lecteurs est le principal travail du Di Cristofaro et ce qui lui apporte le plus de satisfaction, mais il a également entrepris une conception de vêtements et de couvertures de disques.
En novembre 2019, Stefano Di Cristofaro a été annoncé comme lauréat du Golden Pinwheel People’s Choice Award 2019, une distinction non pas basée sur la décision du jury, mais sur les votes de tous les visiteurs et adeptes de la foire. Grâce à une série d’illustrations du livre Conejo y Conejo (Lapin et Lapin), l’illustrateur a remporté une victoire écrasante en recueillant 1000 votes de plus que son concurrent le plus proche. Son secret ? Simplicité, amitié et humour !
Stefano Di Cristofaro, des illustrations simples et douces
En novembre 2019, Stefano Di Cristofaro est annoncé lauréat du Golden Pinwheel People’s Choice Award grâce à ses illustrations dans Conejo y Conejo. Le résumé est le suivant : Conejo et Conejo se rencontrent par accident sur la rive d’une rivière et deviennent meilleurs amis. Des amis qui se ressemblent physiquement, mais qui ont des caractères parfaitement opposés. L’un aime danser, l’autre est timide. On pourrait penser que Conejo et Conejo seront inséparables, mais une dispute éclate et les deux amis se séparent, jurant chacun qu’ils ne se verraient plus jamais…
Une belle histoire sur l’amitié et l’identité écrite par Isa Saturno où l’on observe la rencontre mystérieuse de deux lapins à travers un miroir, dans lequel ils se regardent et se découvrent.
Les deux lapins sont presque identiques. Pour les dessiner, Stefano Di Cristofaro a d’abord commencé par dessiner un lapin, puis il a dessiné le second en regardant son propre reflet à travers un miroir. Puis, subtilement, il a intégré des différences mineures, presque imperceptibles, dans leur morphologie. Le seul moyen de les distinguer, c’est grâce à leur personnalité, il a donc fallu retransmettre cette personnalité dans les illustrations. C’est la raison pour laquelle Stefano Di Cristofaro présente des images simples, aux lignes très claires et aux formes bien définies. Le but est de pouvoir distinguer les gestes et le comportement du premier coup d’œil.
Pour ce faire, l’illustrateur s’est inspiré de la littérature jeunesse, notamment du livred’Anthony Browne, Willy the Wimp ; de celui de Fernando Kran, Bernado y Canelode et des illustrations des livres de David McKee.
En 2020, Stefano Di Cristofaro a également illustré le texte de Kitty O’Meara, un poème intituléAnd The People Stayed Home, (Et les gens restèrent à la maison). Un poème imaginé en pleine pandémie qui a provoqué un engouement vivace, repartagé des millions de fois et adapté en vidéo.
La douceur et l’humilité des dessins de Stefano Di Cristofaro et Paul Pereda ont su refléter la tendresse du poème originel.
L’artiste graphique Yu Cai crée des paysages urbains futuristes qui émerveillent par leurs couleurs éclatantes. Ses créations sont issues d’un style artistique récent, celui du Vaporwave.
Yu Cai était peintre avant de réaliser des œuvres numériques. Ce changement d’expression artistique permet à la graphiste de réaliser des œuvres au dégradé de couleurs plus précis.
Une nostalgie idéalisée
Les inspirations graphiques de Yu Cai proviennent du Vaporwave. Il s’agit d’un mouvement artistique né dans les années 2010. Ce courant emprunte et transpose des éléments de la culture populaire des années 1980 et 1990 dans des univers futuristes et surréalistes. Certaines illustrations peuvent donc contenir des éléments tels que des vinyles ou des radio-cassettes. Le Vaporwave accorde également beaucoup d’intérêt pour la représentation de plantes tropicales et de plages.
La palette chromatique de Yu Cai
Les pièces artistiques se parent de teintes roses, bleues et violettes. Elles s’associent harmonieusement pour donner vie aux mondes irréels de l’artiste. Les paysages urbains sont faits de verre, reflétant ainsi toutes les lumières émises par des néons ou des panneaux d’affichage LED géants. Certaines créations de l’illustratrice accordent une plus grande place aux décors urbains qu’aux personnages, créant ainsi des compositions graphiques captivantes. À l’instar deClockwork City, l’artiste se plaît également à animer ses créations, les rendant ainsi encore plus dynamiques et attrayantes à regarder.
La couleur comme reflet d’un monde idéal
Le fait de surcharger ses illustrations d’éléments aux couleurs vives et fluorescentes, rend le résultat final à la limite du psychédélique. Cette démarche permet à l’artiste de partager des univers où le monde semble d’une très grande positivité. En comparaison aux couleurs éclatantes et joyeuses, les personnages semblent plus calmes et sereins. Ils expriment une certaine quiétude que leur monde utopique leur permet de vivre.
S’inspirant de vieux albums photos, de personnalités célèbres ou encore de tableaux d’artistes reconnus, Gideon Rubin réalise des portraits sans visages dont l’interprétation des traits manquants est librement confiée à chacun. Mémoire, identité et Histoire sont au cœur du travail de l’artiste israélien.
D’une enfance à Tel Aviv aux attentats de New York
Né en 1973, à Tel Aviv, Gideon Rubin est le petit-fils de Reuven Rubin, peintre reconnu, dont la carrière a débuté parallèlement à l’histoire de l’art israélienne. Avec Nahum Gutman et Ziona Tagger, il est le fondateur du nouveau style Eretz-Yisrael, à la fois moderne et naïf.
Bien qu’ayant grandi dans un environnement artistique, la peinture n’est pas une vocation pour Gideon Rubin. C’est une fois son service militaire effectué et un voyage en sac à dos expérimenté à 22 ans qu’il décide de devenir artiste. Il étudie alors à la School of Visual Arts de New York, puis à la Slade School of Fine Art, à Londres, dont il sort diplômé en 2002.
Présent à New York le 11 septembre 2001, il est durablement bouleversé par les terribles attentats. Pris dans une “tempête émotionnelle”, sa peinture s’en retrouve impactée. Il commence alors à esquisser de petites natures mortes de vieilles poupées qu’il chine. Touchés par l’effet du temps, certains de ces vieux jouets ont les yeux et la bouche effacés. Parfois leurs mains manquent. Quand il recommence progressivement à peindre le portrait de son entourage, c’est tout naturellement qu’il se met à réaliser ses peintures rapidement et comme pour ses poupées, à dessiner seulement leur silhouette.
Quelques temps plus tard, c’est en feuilletant des albums-photos de l’époque victorienne, dans une vieille librairie de Londres, que se complète son identité artistique. Ces clichés jaunis, symboles de vieux souvenirs, le confortent dans son envie de ne pas représenter les visages. Cette absence est pour lui une manière de ne pas imposer de limites. Sans visages, ces portraits sont comme une toile vierge pour celui qui l’observe. Libre à lui de lui associer le souvenir qu’il désire ou de laisser son imagination divaguer.
L’absence de visages à l’assaut des frontières
Cette absence de visage permet de s’affranchir de la temporalité, de la géographie et de l’identification. Avec les peintures de Gideon Rubin, rien n’est imposé, seulement suggéré. L’interprétation du portrait observé est laissée à la libre appréciation de chacun en fonction d’un souvenir ou d’une inspiration.
Ma femme est chinoise de Hongkong. Quand j’y ai exposé mes peintures, son père s’est reconnu dans l’une d’elles alors qu’elle était tirée d’une photo de 1935 en Pologne ou en Hongrie. C’est arrivé très souvent. En enlevant quelques détails, aussi infimes soient-ils, les images changent, s’entrecroisent et parlent à tous.
Son inspiration, l’artiste israélien continue de la puiser dans de vieilles photographies mais aussi dans les œuvres de grands artistes du XXème siècle comme Richard Prince, Philip Guston ou Willem De Kooning. Le plus souvent, il utilise comme support de la toile, du lin naturel ou du carton. Ses thèmes de prédilection sont la famille, l’enfance et la mémoire. Aimant mélanger les époques, il affectionne autant représenter l’ultra-contemporanéité en peignant les silhouettes de célébrités médiatiques comme la silhouette du Prince Harry, de Greta Thunberg ou de Bella Hadid que de se risquer à évoquer de tristes évènements historiques.
Pour une exposition à la demande du Freud Museum à Londres en 2018, Gideon Rubin s’est plongé dans le Vienne de 1938 qu’avait dû fuir Freud pour se réfugier dans la capitale britannique. Grâce à sa femme, il réussit à dénicher des magazines contemporains des faits dans lesquels apparaissent de nombreuses images de propagande (plus particulièrement des images idéalisées de santé pour promouvoir le mythe de la suprématie aryenne) et de symboles nazis. Ces découvertes lui inspirent une série de peintures sur toile, lin et papier, où il efface les références nazies, la croix gammée et les visages.
De même, il noircit une édition originale traduite en anglais de Mein Kampf dans le but de neutraliser son contenu. Ce Black Book servira de cœur et de titre à l’exposition. En recouvrant les symboles, c’est un moyen selon lui de contredire le concept freudien du refoulement en révélant une certaine vérité. Les propos haineux sont neutralisés, ils deviennent impuissants.
Tout comme ses portraits issus de vieilles photographies, ce Black Book est intemporel. Bien que cet ouvrage date d’il y a plus d’un demi-siècle, cette œuvre évoque la persistance de la haine raciale, de l’intolérance et du nationalisme. Une réalité d’autant plus pertinente comme le prouve l’actualité de ces dernières années voire semaines. Questionnant à la fois les affres de la guerre et la dissimulation des visages dans un monde obnubilé par l’apparence les œuvres de Gideon Rubin sont d’une pertinence déconcertante dans ce monde masqué et violenté.
Retrouvez Gideon Rubin sur son site et sur son instagram.
Engoncés dans notre routine, nous ne demandons qu’à être réveillés, secoués par d’inhabituels visuels qui bousculent nos représentations parmi tous ceux auxquels nous sommes exposés. Les illustrations de Rob et Robin publiées dans différents médias s’emparent de cette mission comme le feraient les surréalistes, en jouant avec les objets et symboles du quotidien. Ils créent de nouveaux sentiers qui nous mènent vers un message porteur de connaissances et d’idées nouvelles avec un humour décalé.
Rob en Robin : des illustrations graphiques hors des sentiers battus
La page d’accueil du site de Rob et Robin annonce la couleur : “Rob en Robin is an illustration double act with a knack for finding the playful side to every project”.
Les illustrations de ces deux graphic designers sont de véritables antidotes contre la banalité morose du quotidien.
Ce duo appréhende leurs créations comme le moyen de rendre ludique les sujets qui leurs sont confiés. Pas question de s’enliser dans une routine qui consisterait à se contenter de répondre aux briefs sans y inscrire leur créativité, leur envie de s’amuser en cassant les codes. Leur objectif est clair et annoncé : eux, ce qu’ils veulent, c’est travailler pour des projets qui leur ressemblent et pour lesquels ils prennent du plaisir.
Si ces projets sont variés, leur patte quant à elle se reconnaît toujours. Des lignes arrondies et épurées, un message clair teinté d’humour grâce à des rendus dépouillés de détails superflus et de vives couleurs qui attirent l’œil.
Les rendus graphiques du duo, c’est aussi la personnification d’objets en tout genre, la tendance à les détourner de leur utilisation première ou à les customiser pour en donner une vision alternative, adaptée au message à transmettre. De leurs yeux, le monde nous apparaît soudainement beaucoup plus fun !
L’illustration graphique est pour ces artistes le langage qu’ils ont choisi pour s’exprimer. Quand certains s’essayent à trouver le mot juste, eux tentent d’esquisser leurs idées avec précision, au trait près.
Quand l’art sert le message dans les médias
Nous pouvons retrouver leur travail dans de grands médias internationaux comme Bloomberg, Le New-York Times, Die Zeit, The New Yorker, Volkskrant ou encore Switch-lit. Grâce à leur esprit de synthèse et leur savoir-faire graphique, ils résument en une image les articles qu’ils illustrent et viennent en renforcer le message. Quand nous sommes si happés toute la journée par les informations qui nous sont envoyées que nous ne les lisons plus, les illustrations de Rob et Robin nous sortent de notre torpeur en attirant notre oeil qui comprend immédiatement de quoi il s’agit avant même d’avoir envie d’aller plus loin.
Si l’un des rôles des médias est d’emprunter de nouveaux chemins pour informer le lecteur, l’éduquer et pourquoi pas pour voir le monde évoluer grâce à de nouvelles prises de conscience, l’art poursuit quant à lui le dessein de bouleverser le spectateur. Cela, Rob et Robin l’ont bien compris, faisant de cette collaboration avec les journaux une réussite.
Rob en Robin : le duo fait leur force
C’est sur les bancs de leur école de design de Breda que les deux artistes hollandais deviennent inséparables. Si inséparables qu’ils s’associent en créant le studio qui porte leurs noms une fois leur diplôme en poche : Rob en Robin ! Un partenariat fructueux qui permet à chacun d’y trouver son compte quand on sait que Rob est Daltonien et Robin dyslexique. Leur complémentarité fait leur force.
On retrouve par ailleurs dans leurs créations la vision qu’ils partagent de leur travail de graphic designer : une sorte d’aventure grisante qui apporte chaque jour son lot d’inattendus ! Interviewés, ils confient voir leur collaboration comme “une partie de tennis de table : un processus non hiérarchique dans lequel les deux continuent jusqu’à ce que l’un d’eux gagne le match”. Il s’agit donc bien d’un terrain de jeux pour le duo d’artistes qui ne se lasse pas de s’amuser en innovant grâce à leur créativité tout en s’amusant avec les symboles de nos sociétés.
Leurs créations graphiques vous ont plu ? Retrouvez-en davantage sur leur site ou sur leur Instagram !
Peux-tu faire une courte présentation de toi-même?
Je m’appelle Yoann BAC, j’ai 25 ans, je suis artiste. Mon travail plastique navigue entre peinture et installation multimedia. Globalement je conçois mon travail pictural comme un intermédiaire pour de la mise en scène et de l’installation plus que comme un fin en soi.
Que représente ta passion pour la peinture ? A quand remonte-elle ?
J’ai depuis mes plus lointains souvenirs toujours aimé dessiner, et ma passion pour la peinture plus précisément remonte au collège, à un âge où chacun.e souhaite, je pense, développer quelques choses de personnelle et de singulier, et mon truc a donc été de me démarquer par le dessin et la peinture. Très vite au lycée c’est devenu pour moi une nécessité, alors en parallèle de l’école j’ai appris le dessin académique, ce qui m’as permis post-bac d’intégrer une école d’art et de pouvoir m’amuser comme je l’entendais.
Quels sont tes sujets de prédilection, tes inspirations ?
Je n’ai pas réellement de sujet de prédilection. J’ai l’impression que les sujets que je peins sont la plupart des prétextes pour explorer et questionner la peinture elle-même. Mes inspirations viennent de nombreux domaines. Je m’intéresse vraiment à tout et c’est ce qui me pousse à questionner ma manière d’envisager la peinture en tant que tel. L’univers du cinéma a cependant un grand impact sur mon travail. Je suis fasciné par les techniques et les dispositifs que le cinéma met en place dans le but de créer une image. Je m’inspire bien-sur énormément de ce qui a été fait avant moi, l’idée étant de questionner et renouveler la pratique. J’aime cette citation de Duchamp pour répondre à cette question : « L’art est un jeu entre tous les Hommes de toutes les époques ».
En suivant ta pratique, on s’aperçoit qu’elle est très polarisée par des tendances, ou des détails obsessionnels produits en série, est ce que tu peux nous en parler un peu plus ? Comment s’opèrent les ruptures entre tes périodes ?
Effectivement d’un point de vue extérieur on pourrait classer mes projets comme des phases obsessionnelles. En réalité j’ai le sentiment d’avoir un sujet extrêmement vaste à explorer et je conçois chaque projet/série comme un territoire d’exploration sur une esthétique précise. Je pense que tous les artistes qui envisage de poursuivre une philosophie à travers les années procède ainsi. Et puis biensur une obsession, un projet qui plus es, en amène toujours un. C’est comme une longue marche durant laquelle on se rend parfois compte qu’il faut faire un décalage pour éviter qu’elle ne soit trop monotone (et éviter le ver des sables).
Ensuite ces envies résultes aussi des choses que je vois, que je lis, que j’étudie… C’est en vérité des long processus interne, un travail du cerveau qui n’est pas palpable, mais qui un jour doivent exister. Par exemple pour parler de mes pieds en béton, j’ai depuis longtemps eu envie de présenter mes peintures comme des affiches ou des panneaux, dans l’espace, et de leur donner une certaine autonomie de présentation. Par la suite je l’ai conceptualisé comme une volonté d’être à mi chemin entre peinture et sculpture. Et puis pour être franc j’aime beaucoup l’humour dans l’art, et c’est une volonté très forte que j’ai de le faire ressentir à travers mon travail. J’ai espoir que les gens se marrent devant mon travail, qu’ils trouvent ça drôle sans pour autant effacer la reflexion qui le constitue.
Quelle est l’importance des couleurs dans ta peinture? Faut-il y voir un message caché derrière ?
La couleur a une place importante dans mon travail. Elle est souvent la ligne directrice des séries que j’entreprend, elle draine un concept, une idée, et donne le ton. Dernièrement j’ai développé un projet intitulé « Climax of my dream » dans lequel la couleur rouge s’est imposée à moi. Ça partait du constat que la colorimétrie des films vire souvent au rouge quand l’histoire bascule et qu’on vis un changement de paradigme. C’est présent dans Shining par exemple, au moment ou la folie s’empare de Jack Torrance on a ce plan surréaliste d’un bain de sang déversé par l’ascenseur.
La couleur – au sens d’un éclairage ou d’utilisation de gélatine – est un artifice que l’on utilise au théâtre, au cinéma, parfois en architecture pour donner un ton, une ambiance.
En revanche le vert par exemple n’est pas apparu à moi pour ce qu’il renvoi symboliquement. Son utilisation était purement technique et dans un second temps le fait de l’assumer tel quel dans mes installations ou dans mes peintures affirmait mon processus en tant que tel. Montrer le vert c’était affirmer une esthétique des backstages, de ce qui n’est pas montré.
Quelques mots qui selon toi qualifieraient ta pratique ?
Décalée, Théâtrale, Post-internet et Sociale – au sens d’esthétique relationnelle.
Il y a beaucoup de visages, de silhouettes, de présence humaine dans tes peintures, qui sont-iels ?
Essentiellement des amis. Les personnes qui m’entourent, que je fais poser ou que je retrouve dans des archives photos.
Entre extérieur et intérieur, peux-tu nous parler de ton environnement de travail ? Espace, mais aussi temps ? Quand peins-tu ? Quelle est la récurrence de ta pratique artistique ?
Je peins quasiment toujours chez moi dans mon atelier. J’ai aussi un atelier à La Défense Je peins quasiment toujours chez moi dans mon atelier. J’ai aussi un atelier à La Défense dans la résidence Cartels. Je me suis fait la remarque récemment que les endroits où je travail influencent souvent ma peinture. Dans ma dernière série à dominante rouge il y a beaucoup de mobilier ou d’espace qui sont tirés de mon propre appartement, tandis qu’à mon atelier à La Défense j’ai entrepris d’apposer et d’intégrer des grilles d’aérations manufacturés sur mes peintures.
Quels sont les projets, expositions ou autres qui t’ont le plus marqué?
L’exposition de Philip Timilsch à la galerie High Art à Paris m’as énormément marqué dernièrement. Un grand écran led proposerais une anamorphose des murs mêmes de la galerie, et se jouait dedans des apparitions meta de ses tableaux ou de vidéos. Cette installation était à mi-chemin entre décor et vidéo. Le mur s’assumait dans son ensemble, nous pouvions le traverser et découvrir l’envers des panneaux led.
Le dispositif de plaque de verre qui supportait les peintures à l’Arsenal lors de la biennale de Venise m’as aussi énormément interpellé. Ce dispositif a des points communs avec l’installation de Philip timilsch dans le sens où elle propose au regardeur d’apprécier aussi bien la peinture que son envers.
Quels sont tes prochains projets ? Les projets phares de cette année ?
Une exposition est actuellement en préparation à la résidence Cartels que j’occupe jusqu’à novembre prochain.
Cette année pour moi l’enjeu était de rebondir sur mon diplôme de juin dernier en proposant une continuité et une certaine évolution dans ma reflexion. C’est dans cette optique que ce travail sur le rouge est apparu. En intégrant l’artefact d’une lumière artificielle dominante dans mes compositions, comme utilisé au théâtre ou au cinéma. Dans un second temps l’envie d’envisager la peinture comme un décor, un mur qui plus es, m’as amené à intégrer des objets muraux ou des ouvertures, comme des fenêtres ou bien des grilles d’aérations, et ainsi de proposer une expérience de son et lumière dans l’envers de mes peintures.
Une évolution que tu voudrais voir dans ton travail/ta pratique (projets, sujet, matériaux, ambitions ?)
Mener à bien les projets que j’entreprend. Celui avec les grilles d’aération me porte énormément en ce moment, j’ai une grande ambition concernant cette potentielle exposition et j’y travaille.
Question bonus : Y a t’il quelque chose que tu recherches à travers la peinture ?
Occupé mon temps et mon esprit. Faire vivre des expériences au gens. M’amuser.
Les illustrations de Raquel Aparicio ne sont pas exclusivement réservées à un jeune public, pourtant, elles ont cette aura délicate qui donnent l’impression qu’elles sortent toutes d’un livre de conte.
Du gribouillage à une carrière d’illustratrice
Née à Ávila en 1982, Raquel Aparicio est une illustratrice espagnole maintenant basée à Valence. Comme beaucoup d’enfants, Aparicio s’amusait à gribouiller sur des feuilles blanches pour passer le temps. Avec le temps, ces petits dessins ont commencé à se retrouver dans la marge de ses cahiers. Un passe-temps de passion que la jeune Raquel a tenu à perfectionner en entrant à l’École d’Arts de Valladolid.
Son diplôme en poche, Aparicio a toujours soif d’apprendre. Elle s’inscrit donc à divers concours afin de remporter assez d’argent pour poursuivre son éducation artistique aux Etats-Unis quelques temps. Sa détermination paye et elle devient une étudiante du renommé Ringling College of Art and Design de Floride.
En 2006, certaine d’ avoir toutes les cartes en main, Raquel Aparicio se lance dans le monde du travail. Ses illustrations apparaissent dans les pages de célèbres magazines et journaux. ELLE, le New York Times et le Wall Street Journal font partie de sa longue liste de clients reconnus. Plusieurs maisons d’édition sollicitent également son travail pour la couverture et les illustrations de leurs livres.
Les contes de Raquel Aparicio
Raquel Aparicio n’a pas peur d’utiliser toutes les couleurs possibles. Elle ne se restreint pas à une palette spécifique, préférant explorer l’intégralité des teintes à sa disposition. Une manipulation de tons divers qui ne dérange pas. Aparicio sait ce qu’elle fait et elle le prouve.
Manier les bonnes couleurs ne fait pas tout, surtout dans l’art de Raquel Aparicio. Ce ne sont pas les teintes qui parlent, comme dans le travail de l’illustrateur québécois Jo Mendel, mais plutôt la technique utilisée par Aparicio qui fait toute la différence. Pour donner vie à ses dessins, l’illustratrice s’est tournée vers l’encre. Un liquide qui donne l’impression que l’image sort tout droit un livre pour enfant. Si c’est le cas pour certaines productions d’Aparicio, il n’en est rien pour les autres.
Cette volonté de ne pas modifier son art en fonction du travail demandé est importante. En restant fidèle à son style en toute circonstances, Aparicio ne peut que marquer les esprits des personnes qui le rencontrent.
Pour retrouver le travail de Raquel Aparicio, vous pouvez consulter son compte Instagram.
L’artiste irlandais Jack Coulter est un talent prometteur de l’art contemporain. Ses peintures abstraites traduise sa perception des couleurs à partir des sons qu’il entend.
En 2021, le magazine Forbes dresse sa liste des « 30 Under 30 ». Jack Coulter est alors désigné comme l’une des personnalités émergentes de moins de 30 ans qui s’apprêtent à marquer l’avenir, et précisément, celui de l’art.
Le processus créatif de Jack Coulter
Le jeune peintre possède une caractéristique, celui de la synesthésie. Il s’agit d’un phénomène neurologique qui associe plusieurs sens entre eux. Par exemple, des personnes synesthètes peuvent entendre des sons liés à des formes ou ressentir des goûts en lisant des mots. Jack Coulter perçoit des couleurs à l’écoute de chansons ou de musiques.
Les peintures de Coulter sont réalisées pendant qu’il écoute de la musique. Les couleurs sont proportionnelles à son ressenti des sons qu’il entend. Chaque peinture de Jack Coulter est donc unique. Tels des pinceaux, cet artiste utilise bâtons, couteaux, fragments de verre et autres trésors trouvés pour donner vie à ses tableaux.
À l’instar d’Agathe Toman, les toiles de Jack Coulter transcrivent un ressenti et sont marquées par une emprunte visuelle unique. Elles ont séduit plusieurs célébrités. Parmi elles : Paul McCartney, Hans Zimmer et Anne Hathaway. L’artiste a également collaboré avec des marques de haute-couture telles que Chanel et Burberry. Découvrez toutes les créations de ce jeune artiste sur son compte Instagram !
À travers ses emblématiques « hommes en blanc », le peintre français Jérôme Mesnager touche le cœur des spectateurs, marqués par le caractère humain de ces créatures, et touchés par les aventures que leur auteur leur permet de vivre.
Comment réussir à toucher le plus fidèlement le cœur des gens ? Jérôme Mesnager a choisi l’option de la simplicité. Son travail d’artiste se concentre sur la réalisation de bonhommes blancs, sans trop de détails superflus mais dont la portée visuelle est diablement efficace.
La création de « L’Homme en blanc »
En Janvier 1983, Jérôme Mesnager crée d’ores et déjà des illustrations depuis quelques années lorsqu’il décide d’inventer « L’Homme en blanc ». Une silhouette de bonhomme simple, à la manière de celle dessinée par les enfants, tout en blanc, sans visage et complètement désarticulée.
L’artiste, qui réside aujourd’hui à Montreuil, ne se séparera jamais de cette création, qu’il décline tout au long de sa carrière. Il fait danser ses hommes en blanc, les fait courir, sauter ou encore pleurer. Finalement, à chaque fois qu’il les peint, il les fait vivre. Ils peuvent eux aussi ressentir les émotions que nous les humains, nous expérimentons.
Derrière les personnages, un véritable message d’espoir
Ces bonshommes semblent purement innocents. Il les dessine parfois ensemble, dans un élan d’amour et d’humanisme, comme en 1995 dans une œuvre de street art peinte sur une façade à Ménilmontant. On les voit alors danser les mains imbriquées. D’ailleurs, c’est assez savoureux de remarquer que tous les bonshommes ne forment qu’une seule et unique personne alors même qu’ils sont désarticulés dans leur propre corps. Peut-être faut-il y voir un message d’espoir résidant dans l’importance de la générosité et de l’entraide.
En tout cas, lorsque Jérôme Mesnager crée cet « Homme en blanc », aussi appelé « Corps blanc », il voit lui-même ce personnage comme un « symbole de lumière, de force et de paix ». Preuve que les illustrations de Mesnager sont loin d’être dénuées de sens et de fond.
Jérôme Mesnager s’appuie sur divers supports pour loger ses personnages
S’il ne renouvelle pas de manière exceptionnelle ses modèles, Jérôme Mesnager aime surprendre en immergeant ses « corps blancs » dans des environnements divers.
Pour faire un clin d’œil à son premier domaine d’étude (l’ébénisterie), il décide de loger ses personnages sur des planches en bois ou des portes. De façon plus classique, il utilise aussi le support préféré des peintres classiques : la toile, pour dessiner ses personnages dans des situations inattendues. Par exemple, il s’amuse à faire apprendre le surf à l’un de ses cobayes, sur une vague qui semble indomptable.
De manière plus grandiloquente, il fait aussi voyager sa bande de personnages dans le monde. À quelques centaines de mètres des Pyramides de Gizeh, on peut remarquer un de ses bonshommes en train de danser. Autre merveille du monde utilisée : la Grande Muraille de Chine, sur laquelle il dessine ses personnages au début du XXIe siècle. Il peint aussi ses hommes blancs à quelques hectomètres du Piton de la Fournaise sur l’île de la Réunion.
Il a aussi l’occasion de peindre ses personnages dans les catacombes de Paris, sur les façades et les murs de la capitale, ce qui fait de lui un véritable street artist même si la majorité de son travail est réalisée dans son atelier.
Une utilisation de symboles de la culture commune
Pour continuer à captiver le public après tant d’années à dessiner ses bonshommes, Jérôme Mesnager choisit parfois de faire appel à l’imaginaire collectif et à la culture commune pour rendre ses œuvres encore plus marquantes.
Ainsi, il se sert de tableaux emblématiques comme Le Radeau de La Méduse de Géricault, qu’il adapte en apposant un fond noir et en remplaçant les modèles nus et désabusés du tableau originel par ses bonhommes blancs abstraits.
Il réalise aussi une adaptation du classique Déjeuner sur l’herbe d’Edouard Manet, en donnant les mêmes poses (la main sur le menton, le bras tendu..) à ses personnages qu’aux modèles originaux de l’œuvre.
Jérôme Mesnager réussit l’exploit de ne pas sombrer dans une redondance artistique ou esthétique après plusieurs décennies à prendre les mêmes modèles comme points centraux de ses œuvres. Cet exploit n’est pas sans raison. L’artiste français a eu l’intelligence de modifier l’environnement de ses personnages, les situations vécues et il a surtout montré la grandeur du panel d’émotions qu’ils ressentaient. Un cocktail parfaitement dosé.
Pour retrouver les œuvres de Jérôme Mesnager, rendez-vous sur son compte Instagram.
Illustrateur indépendant originaire du nord-ouest de la Chine, Yulong Lli est un jeune artiste prolifique aux multiples talents dont les inspirations varient entre tradition et modernité.
Malgré son jeune âge, Yulong Lli est un artiste touche-à-tout dont le CV est déjà bien rempli. Avant l’obtention de sa maîtrise en design visuel et illustration à la China Academy of Art (2020), Yulong Lli travaillait déjà pour de prestigieux clients comme Airbnb. Séduit par la ville de Shanghai, il s’y installe et crée de nombreuses illustrations à des fins de design commercial et éditorial, en particulier pour l’univers de la mode. Il s’intéresse également depuis petit à l’illustration sur poterie.
Par ailleurs, dans un autre registre, Yulong Lli tient également un podcast en mandarin, nommé Illustration Talk et disponible sur Apple Podcast. Le jeune illustrateur y interview les acteurs du milieu et partage l’actualité du domaine.
Design commercial
À la croisée entre culture orientale et occidentale, les illustrations de Yulong Lli s’exportent dans le monde entier. Artiste prisé du design commercial, il travaille notamment pour Apple, Google ou encore Starbucks, mais s’illustre en particulier dans le domaine de la mode. Il collabore ainsi avec LVMH, Gucci, Cartier, Coach, Issey Miyake, ou Galeries Lafayette pour n’en citer que quelques-uns.
Yulong Lli a également réalisé de nombreux designs éditoriaux, travaillant avec le New York Times, GQ magazine, Modern Weekly, Men’s Health US, et bien entendu avec des magazines de mode tels que Cosmopolitan et Vogue.
” Tradition et culture pop “
À l’image de son travail pour Uniqlo China, le style d’Yulong Lli mélange les époques. À l’occasion de l’ouverture de la boutique de Taiyuan Zhonglou Street. “ Basé sur le thème de “Joyland”, j’ai réalisé cette œuvre mêlant tradition et culture pop, en utilisant la peinture chinoise et l’art contemporain comme source d’inspiration ” détaille-t-il sur Behance.
En 2019 également, il s’inspire du mode de vie rural de la province de Chengdu Sichuan pour imaginer une illustration de couverture du Hong Kong Airlines +852 Magazine du mois de mai.
L’artiste s’inspire parfois d’affiches vintages. C’est notamment le cas de l’illustration de couverture cette édition du Harper‘s Bazaar magazine.
Une passion héritée de l’enfance.
Yulong Lli n’a pas toujours rêvé de devenir illustrateur, pourtant, la passion était en lui depuis petit déjà : “ Mes parents m’emmenaient toujours à leur travail parce qu’ils ne pouvaient pas me laisser seule à la maison. On me donnait un livre d’images qui réussissait à retenir mon attention pendant des heures et à me faire taire. C’est là que j’ai commencé à développer ma passion pour l’art ” dévoilait-il à The Floating Magazine. En Vérité, c’est son passage à Shanghai qui lui ouvre cette perspective. La ville garde aujourd’hui une influence nette sur ces créations.
Retrouvez le travail de Yulong Lli sur son site internet.
Figure importante dans l’illustration d’animaux en art contemporain, Juliet Schreckinger met à l’honneur dans son travail la nature, l’océan et les divers êtres vivants qui les peuplent, grâce à la technique du pointillé dont elle est experte.
Dans notre contexte où la conscience écologique s’accroît et où la nécessité de réenvisager nos rapports à la nature et aux animaux s’impose, les œuvres de Juliet Schreckinger peuvent être lues comme une ode à la nature, une invitation à recréer un lien entre elle et les êtres humains.
L’artiste
Juliet Schreckinger vit actuellement à Long Island (Etats-Unis). Elle expose régulièrement depuis 2019, collectivement ou en solo, majoritairement aux Etats-Unis mais aussi en Allemagne (pour Don’t Wake Daddy XVII en 2022). Elle termine ses études d’art à New York en 2022 avec l’obtention de son Bachelor of Fine Arts (l’équivalent d’une licence en France), et travaille aujourd’hui en tant qu’artiste tout en donnant des cours. Voir son Instagram ici.
Sa technique artistique
La grande majorité de ses œuvres est en noir et blanc, elles sont composées de minuscules points au stylo à encre et avec des touches au graphite (des arbres en arrière-plan par exemple). Certaines sont agrémentées de couleur, mais restent rares. Cette technique relève du dotwork ou stippling, également très utilisée pour les tatouages. Cela permet de créer des œuvres souvent monochromes en réalisant plus ou moins de points selon les endroits pour permettre l’impression de lumière, d’ombre, de profondeur.
Cependant, cela demande donc aussi beaucoup de précision et de patience, et l’élaboration des dessins peut prendre des centaines d’heures selon le format choisi : The Cephalopod Forest (35 x 43 cm) lui a pris plus de 200 heures à parfaire. D’autre part, si Juliet Schreckinger réalise des tableaux variant d’environ 15 à 50 centimètres de côté, elle est aussi à l’origine de superbes créations murales, plus grandes et qui demandent donc encore plus de temps.
Une telle technique donne un grain très particulier à ses œuvres, comme si elles sortaient d’un film en noir et blanc, ou d’une photographie. C’est d’ailleurs cela qui a inspiré l’artiste et l’a conduite à adopter cette technique et ce choix chromatique spécifiques.
Ses œuvres
Déjouer l’anthropocentrisme par le jeu des échelles
Ses œuvres dénotent une fascination admirative pour les animaux dont elle fait le sujet principal de ses illustrations. Elle les représente toujours en grand, au centre, et ils dominent physiquement les traces de la civilisation humaine de leur corps imposant (comme pour Lou the Leatherback Sea Turtle and His Lighthouse, par exemple). Par ses dessins, elle nous tire hors de notre anthropocentrisme et utilitarisme occidentaux pour nous faire redécouvrir la nature qui nous entoure, et qui devrait être davantage prise en compte.
L’artiste joue des échelles pour diriger notre regard vers la faune et la flore magnifiques qu’elle dépeint, et de le décentrer des constructions humaines qu’elle figure ponctuellement (phares, maisons, villes). Ce jeu de proportions ne naît donc pas simplement d’une volonté artistique purement esthétique, mais aussi du souci de redonner grâce à l’art l’importance et le prestige qu’ils méritent à ces animaux.
Juliet Schreckinger renouvelle donc le regard que l’on porte sur eux en appelant à la contemplation et au respect. Ce décalage dans les proportions est donc un moyen de rééquilibrer la relation entre humains et nature que des siècles ont participé à déconsidérer, à hiérarchiser voire à profaner en Occident. La mise en avant des animaux et des végétaux par l’art semble donc renverser momentanément la domination, et redonner sa place à la nature, au sens propre comme au figuré.
Nous reconnecter à la biodiversité
Sans même parler d’humains, ces changements de taille des sujets qu’elle représente a aussi lieu entre les animaux ou les végétaux eux-mêmes : en témoigne Benny and her Hornbill Bird (2021), où un escargot immense porte sur son dos un arbre miniaturisé, et un oiseau agrandi mais de même taille que ladite Benny. Cela crée des œuvres amusantes aux accents surréalistes où la biodiversité et les relations unissant les êtres vivants sont mises en valeur.
L’artiste nous incite à recréer un lien avec les êtres vivants, en nous les faisant contempler mais aussi en les dotant régulièrement de noms, qui nous les rendent plus intimes et accessibles : Peter pour le pangolin (Peter the Pangolin and Fable the Sierra Nevada Red Fox), Herman pour le héron (The Midnight Moondance), Lou pour la tortue de mer (Lou the Leatherback Sea Turtle and His Lighthouse) …
Mettre les animaux à l’honneur
La représentation asymétrique qu’effectue Juliet Schreckinger entre nature et humains n’est cependant pas systématique ; et pour cause, l’humain et ses productions sont en réalité très souvent absents de ses œuvres. Les animaux sont fréquemment figurés seuls, sans qu’il y ait besoin de rappeler l’existence d’une quelconque société humaine qui les avoisinerait ; c’est presque comme si l’artiste créait l’idée d’un monde entièrement animal et végétal.
Dans The Stargazers, c’est la pieuvre qui tient le télescope par lequel elle cherche à observer les étoiles ; nulle trace d’humains, ceux-ci ont comme disparu. Leur absence corrobore également cette tentative de dés-anthropocentrer notre regard et notre vision du monde en la poussant encore plus loin.
Ses œuvres récentes baignent toutes dans une atmosphère nocturne, tandis que ses œuvres précédentes sont plus lumineuses. On pourrait interpréter ces mondes dénués d’humains comme l’envers de notre réalité, en suivant l’opposition classique jour/nuit, réalité/surnaturel. Une fois que les humains sont couchés, la nature reprend ses droits, et la vie animale et végétale s’éveille quand la vie humaine s’endort. La nuit constitue le moment du rêve, et se révèle parfaite pour ce genre de création imaginaire.
Des œuvres qui racontent chacune une histoire
Une poésie visuelle comme narrative
Les illustrations que réalisent l’artiste vont souvent avec un petit texte narratif : pour The Midnight Moondance par exemple, où l’on voit une baleine voler et des hérons danser (voir ci-dessous). Cette image témoigne du caractère merveilleux (au sens littéral, c’est-à-dire inexplicable, surnaturel, irréel) récurrent dans le travail de Juliet Schreckinger. Celle-ci est attachée à représenter des choses impossibles dans notre réalité, et à jouer avec celle-ci grâce à son imagination.
« Herman the Heron had always dreamed of being a dancer, but did not believe herons could dance. He would see the longboard surfers dancing along their boards in the waves, and thought there was nothing more beautiful. He would imitate their dances in the sand, swaying to the repetitive sound of the waves breaking against the shore. One night, when he was practicing his dances in the cold sand, he saw a large figure moving slowly overhead. He flew up to it, and saw that it was a sperm whale. "How are you flying? Sperm whales can swim but cannot fly!" asked Herman. The sperm whale replied "Well, how are you dancing? Herons can fly, but they cannot dance! Yet I saw you, doing the most beautiful dances in the sand. And here I am, gliding through the night. I guess I wanted a better look at the moon, it is so glorious this time of night. I swam towards it, and before I even knew what was happening I was flying." Herman was so charmed by the whale, and figured that if whales can fly, herons can absolutely dance. "Come with me, we can get closer to the moon and both do things that were never before possible!" So Herman joined the beautiful old whale, dancing along his back as he had seen so many surfers dance on their longboards. Soon other herons flew up to witness this magical sight, a whale and a bird both doing the impossible under the moonlight. » - Juliet Schreckinger, pour The Midnight Moondance.
La poésie de ses œuvres est donc à la fois perceptible visuellement et narrativement, et cet accompagnement littéraire favorise également l’immersion dans le monde duquel Juliet Schreckinger nous donne un aperçu. L’absorption contemplative et narrative pousse à la méditation chez le∙la regardeur∙euse, qui peut rêver à son tour. Ce sentiment poétique est renforcé par le grand nombre d’œuvres où la lune est figurée, tel un personnage à part entière.
Des fables contemporaines
Cela rappelle également le genre littéraire de la fable, de laquelle le∙la lecteur∙ice peut tirer un enseignement à partir d’une discussion entre animaux, végétaux ou humains, qui éclaire certaines problématiques contemporaines, à la manière des Fables de La Fontaine. Cela n’est donc pas un hasard si le renard roux dans Peter the Pangolin and Fable the Sierra Nevada Red Fox est nommé ainsi…
Juliet Schreckinger fait de ces rencontres entre espèces et milieux des moments d’harmonie, cette notion étant centrale chez elle. En effet, l’on voit souvent représentées ensemble des espèces venant d’endroits très éloignés, qui ne se seraient jamais côtoyées dans la réalité, mais unies momentanément par l’imagination dans une même œuvre et une même étreinte. C’est le cas pour The Midnight Moondance, ou pour Peter the Pangolin and Fable the Sierra Nevada Red Fox par exemple.
Un engagement écologique affirmé
L’artiste place souvent au cœur de son travail des espèces en voie d’extinction, comme pour Empty Sea (sur les baleines) et Peter the Pangolin and Fable the Sierra Nevada Red Fox. Cela témoigne d’un engagement pour la biodiversité réel et de l’importance des enjeux écologiques dans l’art contemporain. En tant qu’artiste, Juliet Schreckinger affirme considérer avoir un rôle à jouer dans la prise de conscience de tels enjeux et dans l’incitation à un rapport plus sain, respectueux et à l’écoute de la nature.
Elle rend ainsi un véritable hommage à celle-ci et aux êtres qui la composent. Les histoires qui accompagnent ses œuvres permettent aussi de faire prendre conscience à qui les lit de certaines choses. Pour Stolen Star Dance, l’artiste explique à travers le dialogue de la pieuvre et de l’oiseau la notion de liberté des étoiles, qui ne peuvent être possédées. Elle va donc à l’encontre de l’importance de la propriété privée et du désir occidental et consumériste de tout posséder pour son plaisir personnel, y compris la nature. Elle s’appuie aussi sur la notion d’amitié, dans une conversation qui n’est pas sans faire penser à celle du Petit Prince avec le renard dans le livre d’Antoine de Saint-Exupéry.
Pour d’autres articles sur des artistes qui prend pour objet les animaux dans des œuvres à la technique très spécifique, les broderies délicates de Megan Zaniewski sont présentées ici.
La jeune artiste Eva Eller réalise des peintures numériques qui adoptent une esthétique inspirée de la Renaissance. Ses œuvres, rouges et sombres, mettent en avant les réflexions spirituelles de l’artiste.
Eva Eller était illustratrice de livres avant de pleinement s’investir dans la création d’oeuvres numériques. Ce moyen d’expression artistique lui plaît énormément, d’autant plus qu’il gagne en reconnaissance dans le monde de l’art.
Des espaces mystiques
Les toiles numériques de l’artiste possèdent une ambiance ténébreuse. Il y a des visages masqués qui scrutent de vieux ouvrages semblants détenir un savoir ésotérique. Les salles sont drapées de grands rideaux rouges qui étouffent l’atmosphère. Les fenêtres, quand elles sont représentées, n’offrent pas un point de vue vers l’extérieur. L’artiste veut que toute l’attention des spectateurs se focalisent dans ses espaces confinés aux allures de cathédrale.
L’objet idolâtré par Eva Eller
Les livres ont une présence puissante dans le travail d’Eller. Ces derniers cristallisent toute la réflexion spirituelle de l’artiste. Ils symbolisent l’importance de la connaissance. Étudier est une action salvatrice selon l’artiste. Elle affirme que c’est un remède à la tristesse et à la mélancolie. Son mantra : « La connaissance est votre ressource la plus précieuse ».
Les œuvres en détail
Le livre n’est pas le seul objet représenté par l’artiste. De nombreux objets, qui étaient très présents dans les peintures de la période Renaissance, sont habilement intégrés dans les toiles numériques d’Eva Eller. Les sabliers, crânes et bougies sont autant de vanités qui délivrent des messages philosophiques. Ces trois éléments picturaux rappellent respectivement : la fuite du temps (sablier), le caractère inéluctable de la mort (crâne) et la fragilité de la vie (bougie).
Les peintures spirituelles d’Eva Eller captivent par leur harmonieuse alliance entre la technicité moderne et le style artistique d’antan. Toutes ses créations sont à retrouver sur son compte Instagram. Et si le rouge est une couleur qui vous inspire, alors n’hésitez pas à lire l’article consacré à l’illustrateur Kevin Tong.
Grâce à ses connaissances d’architecte, Djiango conçoit ses œuvres de façon expérimentale en proposant à la toile des tableaux linéaires et colorés. Il s’aventure dans un véritable travail de recherche où il puise son inspiration de l’architecture.
Quand l’architecture parle d’art
De son vrai nom David Djian, Djiango naît au début des années 1990. Il passe son enfance dans le Sud de la France, et se passionne pour l’art dès son plus jeune âge. C’est à l’atelier Bô que l’artiste prend goût pour le dessin et la peinture, en apprenant les différentes techniques appliquées à l’art. Il développe son propre univers en s’essayant à l’encre de Chine, au fusain, au crayon ou encore à l’acrylique. Il s’installe à Paris en 2010 pour ses études, et commence son cursus à Penninghen, prestigieuse école d’architecture intérieure, design et art graphique.
« Les études d’architecture m’ont permis de voir certains détails que je n’observais pas avant. En mêlant cette expérience à la peinture, j’ai pu travailler sur différentes thématiques : le mouvement par la verticalité, les vides et les pleins à l’image d’un plan masse…»
Djiango, pour Artiste Mag
Des projets écoresponsables
Djiango prend à cœur les problématiques sociétales et écologiques et fait donc le choix de se tourner vers une architecture écoresponsable. Il conçoit des maisons à base de matériaux renouvelables et naturels, afin de préserver la biodiversité et les ressources locales. Son premier projet écoresponsable voit le jour à Mancora, au Pérou : il s’agit d’une maison composée exclusivement de bambou. En 2017, grâce à son projet manifeste « One night experience », l’artiste sort parmi les meilleurs diplômés de l’Ecole Spéciale d’Architecture. Il conceptualise, en collaboration avec Anne-Laure Serero, un écovillage dans le sud du désert Israélien à base de palettes de bois décomposées puis recomposées. Aujourd’hui, alors que l’artiste décide de se consacrer pleinement à sa passion première, la peinture, il garde les mêmes convictions écologiques en utilisant des matériaux les plus responsables possibles.
Un processus de création singulier
Djiango travaille sur des supports authentiques. S’il s’est essayé à une multitude de techniques pendant ses études, aujourd’hui, l’artiste se fascine par le travail sur l’aluminium. Il travaille sur une tôle d’aluminium, soit le plus léger des métaux, pour réaliser des portraits à couper le souffle. La réflexion de la lumière sur ce métal absorbe l’atmosphère de l’espace qu’il occupe. Pour Djiango, l’aluminium perdure dans le temps et contribue à construire une véritable émotion chez le spectateur.
« Un jeu de contraste s’installe entre les espaces les plus brillants des plus matifiers de ma “parcelle”, laissant ainsi apparaître les différentes techniques utilisées à l’acrylique au pinceau, au couteau et de feuilles d’or. L’accumulation de ces petites touches de peinture verticale vont finalement créer une rythmique dynamique, laissant apparaître la poésie d’un visage en cours de décomposition. La multiplication de petits éléments créent, ensemble, une architecture »
Djiango
Susciter l’émotion chez le spectateur
Djiango se sert du mouvement, du rythme, des contrastes et de la matière pour décomposer ses portraits tout droit inspirés de ses études d’architecture. Dans le viseur de l’artiste, susciter une vive émotion chez le spectateur. « L’architecture est devenue ma plus grande source d’inspiration, non pas les perspectives, mais l’architecture du portrait, en travaillant avec la matière pour faire davantage ressortir les émotions. », affirme-t-il pour Artiste Mag.
Pour retrouver les tableaux de Djiango, rendez-vous sur son Instagram et son site internet
Et si son univers vous a séduit, découvrez sans plus attendre l’univers du photographe-architecte Serge Najjar
Né en 1983, Joel Rea est un artiste multirécompensé qui s’illustre dans la peinture surréaliste et allégorique. Ses créations mettent en scène des personnages dans des scènes catastrophiques complètement improbables.
La nature, la puissance de cette dernière et la façon dont elle interagit avec les êtres humains sont autant de sources d’inspiration pour Joel Rea. Il en ressort des peintures à l’huile qui émerveillent par leurs esthétismes.
Des toiles au style hyperréaliste
Joel Rea crée des peintures à l’huile en utilisant des maquettes photo pour visualiser ses compositions. Certaines de ses œuvres demandent plusieurs centaines d’heures de travail. La raison de ce travail acharné s’explique par le style pictural de l’artiste : l’hyperréalisme. Il crée des œuvres d’une précision absolue afin de confronter le public à une réalité parallèle captivante. Aujourd’hui, l’artiste exploite toute l’étendue de son talent pour créer des œuvres aux messages métaphoriques.
Le parcours triomphant de Joel Rea
Le style du peintre est reconnu par ses pairs. Il remporte deux fois le « Black Swan Prize », concours australien qui récompense l’excellence artistique. Dans l’un de ses numéros de 2013, le magazine Art Business News sélectionne Joel Rea comme l’un des trente artistes de moins de trente ans à suivre. Rea est essentiellement exposé en Australie, mais il a également été présenté en Angleterre et aux États-Unis. Son travail a d’ailleurs fait l’objet d’une exposition lui étant exclusivement dédiée en 2015 à la galerie new-yorkaise Jonathan LeVine.
La nature face aux humains et animaux
Une mer dominante
Dans les œuvres de Rea, animaux et humains coexistent. Ils sont transposés dans des paysages grandioses et irréels. Toutefois, la nature règne en maîtresse absolue, dominant l’ensemble du tableau. Les êtres vivants, qu’ils soient humains ou animaux, se retrouvent réduits à une échelle minuscule face à cette force imposante. La mer, majestueuse et impétueuse, est souvent représentée en train de menacer de les balayer. Elle rappelle ainsi la vulnérabilité de l’homme et de la vie sauvage face aux éléments naturels.
Des métaphores aux multiples interprétations
Chaque toile de l’artiste est un écho de la fragilité de l’existence humaine face à l’imprévu. Les flots marins, qui s’élancent sinistrement vers les personnages, ne doivent pas seulement être interprétés comme des catastrophes naturelles imminentes. Ils symbolisent toutes sortes de menace planétaire, notamment l’effondrement économique. Cette interprétation est rendue possible par la présence de personnages masculins en costume, semblables à des traders. Certains tableaux les dépeignent en pleine lutte, ignorant les vagues catastrophiques qui s’apprêtent à s’abattre sur eux. D’autres personnages, conscients du désastre imminent, réalisent qu’il est déjà trop tard.
Faites un tour sur le compte Instagram de Joel Rea pour percer le mystère de ses toiles. Retrouvez les œuvres de Nemo’s qui, à l’instar de Joel Rea, questionne la complexité de la condition humaine.
Ses peintures à l’huile grand format fascinent et dérangent. Guillermo Lorca est un peintre chilien avec un style bien à lui. Avec ses différentes inspirations, son art est hors du commun.
Son art, c’est les montagnes russes visuelles. Le magnifique et l’épouvante se rencontrent sur de grandes toiles. Guillermo Lorca exprime sa vision et ses histoires dans ses peintures : “Elles sont une sorte de journal intime de ma vie psychique”.
Guillermo Lorca, ses débuts
L’artiste chilien a commencé l’apprentissage de la peinture à ses 16 ans. Sergio Montero était son mentor. Son univers vient de nombreuses inspirations différentes, dont Gustave Doré, un artiste français : “Enfant, j’avais un livre de contes de fées avec des illustrations de Gustave Doré, et elles m’influencent encore aujourd’hui”.
Introverti et paranoïaque, Guillermo Lorca pensait que quelqu’un voulait le tuer : “J’avais un étrange sentiment de mort, indéfinissable : l’impression d’être la proie de quelqu’un, toujours sur le qui-vive, avec cette anxiété qui me suivait tout le temps. Cependant, on apprend à vivre avec ce genre de sentiment dans toute sa complexité, du coup je me suis exprimé à travers l’art”.
Ce sont ces pensées qui donnent aujourd’hui un art qui raconte des histoires surréalistes et qui représente des scènes fantasmagoriques.
Ce qui fait son art
Le mélange des émotions est ce qui rend la peinture de Guillermo Lorca si spéciale. L’artiste souhaite rendre des sentiments similaires aux “contes et mythes traditionnels, mais ce sont des émotions difficiles à décrire”. Il y en a d’autres que le peintre souhaite explorer comme la tendresse, la violence, la beauté, la peur et l’affection.
Son style donne l’impression d’être sur un fil. Chaque regard vers un nouvel élément exprimera quelque chose de nouveau, bien que sur la même peinture. L’art de Guillermo Lorca est un mélange qui attire et en même temps dégoûte.
La critique de Guillermo Lorca
L’artiste regrette qu’aujourd’hui, les œuvres ne soient vues que comme un moyen de montrer sa richesse, et non comme un moyen de montrer ses connaissances artistiques : “Le pire selon moi, c’est que de nombreux acheteurs considèrent les œuvres comme des actifs financiers. Espérons que cette attitude change au fil du temps, ce qui inciterait davantage à créer des œuvres profondes et authentiques plutôt que des marques”.
Vous le connaissez sans doute pour ses fleurs multicolores aux grands sourires béats mais qui est réellement Takashi Murakami ?
Artiste plasticien, Takashi Murakami a plus d’une corde à son arc. Au départ, celui qui a grandi dans une certaine pauvreté se rêve animateur de dessins animés. C’est pour cela qu’après des études secondaires au lycée de Hongō, il entre à l’Université des arts de Tokyo, dans le département Peinture.
En 1995, c’est le début du succès : il fonde le studio de production Hiropon Factory (appelé Kaikai Kiki Corporation depuis 2001) et commence à exposer en Europe et aux États-Unis.
Takashi Murakami : celui qui a fait naître le « Superflat »
Takashi Murakami s’inspire directement de l’art d’Andy Warhol et du pop-art américain, auxquels il incorpore des éléments d’art japonais. Ce mélange a donné naissance à ce que l’on appelle aujourd’hui le Superflat, une forme de néo-pop influencé par les animés, les mangas et la pop culture japonaise.
L’artiste aime analyser la manière dont l’art japonais s’émancipe du modèle occidental, ce qui lui vaut d’ailleurs le surnom de “Andy Warhol japonais”. Mais au-delà de figures kawaii et hautes en couleurs, il tend à amener une véritable réflexion à travers le Superflat. Celui-ci né de l’idée que l’art visuel japonais ne reproduit pas le 3D, un constat dans lequel il engouffre l’interprétation de son œuvre, et élargit le concept à une remise en question de la société japonaise.
Quand kawaii et urbain font la paire
Ancré dans l’ère du temps, l’art de Takashi Murakami est indissociable de la culture urbaine. Kanye West, Pharrell Williams, nombreux sont ceux qui ont réclamé les bons services du créateur. Kanye West lui a demandé de confectionner la pochette de son album Graduation, mais également le clip de “Good Morning”. En 2018, l’artiste japonais a aussi conçu la cover de Kids See Ghosts, l’album collaboratif de Kanye West et Kid Cudi.
De l’art qui vaut de l’or
Mais Murakami ne se contente pas d’aposer ses oeuvres sur des tableaux ou des sculptures : ses collaborations touchent même le monde de la mode ! Sneakers, montres, vêtements, tous ont été marqués du sceau coloré de Murakami.
Mais sa collaboration la plus marquante reste avec la marque de luxe Louis Vuitton !
Power Flower Matango !
Sa plus célèbre création est cette fleur aux pétales multicolores, arborant des yeux et un grand sourire, tel un smiley appelée Flower Matango.
Une structure faite de fibre de verre, fer, peinture à l’huile et acrylique représentant plusieurs de ces fleurs a même été exposée dans la célèbre Galerie des Glaces de Versailles de 2001 à 2006. Un contraste total entre le monde de la noblesse, peint de couleurs pleines de nuances, d’ombres, de dégradés,et celui de l’innocence, de la naïveté et de l’enfance, aux couleurs pétillantes !
Murakami a véritablement le vent en poupe ! A l’image de la modernité qui se dégage de son art, l’artiste est très actif sur instagram où il partage bon nombre de ses travaux.
Bob Larkin est un dessinateur de comics américains, reconnu pour sa réalisation de nombreuses couvertures d’ouvrages emblématiques. Né en 1949, il s’est hissé au fil de sa carrière au sein des BD et romans les plus célèbres, tels que les Marvel ou Doc Savage.
Dans les années 70, le dessinateur a l’opportunité d’illustrer les couvertures des Marvel Comics et Marvel Magazine. Mais sa renommée est aussi due aux productions pour la série de rééditions de pochepar Bantam Books, et à d’autres illustrations dans des institutions célèbres.
Doc Savage et Bantam Books
Entre 1964 et 1967, Bob Larkin est au lycée, et y côtoie le fils du directeur artistique de Bantam Books. Il ne le sait pas encore, mais cette rencontre est un point clé pour sa future carrière artistique. Ce dernier a joué un rôle déterminant dans la réédition des livres de la série Doc Savage, dont Bob Larkin est un grand admirateur. Grâce à lui, il a pu réaliser des illustrations pour cette œuvre chère à son cœur. Le début d’une longue collaboration chez Bantam Books est né, dans laquelle il a produit de nombreuses autres couvertures, lui permettant de se faire connaitre auprès d’autres groupes.
Marvel : une collaboration sur le long terme
Entre les années 70 et le début des années 80, Bob Larkin a peint de nombreuses illustrations pour plusieurs formats de Marvel. Il a réalisé des couvertures pour de nombreuses collections de livres de poche de Marvel Fireside Books, dans une esthétique proche des affiches de film. Il a réalisé le même type d’œuvre pour Superman et Spider-Man. Ses reprises en peinture de couverture de magazine Marvel sont célèbres, dont t Crazy Magazine, Mains mortelles de Kung-Fu, Le Hulk, Planète des singes, Épée sauvage de Conan, Le tombeau de Dracula. Marvel a également fait appel à lui pour les premiers numéros de bandes dessinées, dont Dazzler en mars 1981 et The Saga of Crystar en mai 1983. Au printemps 1980, il fournit exceptionnellement des dessins pour l’intérieur de Epic Illustrated, dans une histoire de 3 pages intitulée For the Next 60 Seconds.
Encore d’autres œuvres
En plus de ces deux grandes collaborations, Bob Larkin a réalisé des œuvres pour d’autres groupes. Parmi elles, des produits dérivés de la World Wresling Entertainment, et des illustrations pour DC Comics, Peter Pan Records, National Lampoon et Warren Publishing. Vampirella et The Rook (Warren Publishing) ainsi que The Amazing Adventures of Holo-Man (Peter Pan Records) sont les plus célèbres.
Maud Madsen est une artiste canadienne réalisant des dessins et peintures aux tons vifs. À travers des angles de représentation originaux, elle explore la thématique de la perception des souvenirs, principalement celle de son propre corps à d’adolescence. Dans une société où le corps des femmes est bien souvent au cœur des jugements, ses œuvres ont vocation à décomplexer.
Les tableaux de Maud Madsen ont déjà été présentés à plusieurs reprises dans des expositions en solo ou collectives. La peintre canadienne de 30 ans se démarque grâce aux points de vue qu’elle adopte pour représenter ses modèles, montrant sans tabou des parties du corps peu représentées habituellement. Au-delà de cette envie de normaliser le corps des femmes, elle s’interroge sur la notion de mémoire communautaire, en étudiant la manière dont un récit général peut englober les spécificités d’un individu.
Représenter l’adolescence sans tabous
Dans ses peintures, Maud Madsen utilise des personnages récurrents qu’elle met en scène dans des activités enfantines. Cueillir de l’herbe, jouer à la balançoire, construire une cabane : jusque-là, rien de choquant. Tout se joue en réalité dans le point de vue qu’elle prend, pour représenter la scène. Ces angles inclinés, permettent à l’artiste de capturer le mouvement du corps dans toute sa splendeur, mais aussi sa maladresse, laissant paraître des parties peu représentées habituellement. Bien que les œuvres transmettent un sentiment enfantin, une forme de sensualité est présente. Ce n’est pas un hasard, l’artiste cherche en effet à montrer la transition difficile qu’est l’adolescence pour les jeunes filles, qui voient leur corps, mais aussi la manière dont elles sont perçues par la société, changer radicalement.
L’authenticité des sujets
Maud Madsen représente les corps sans les idéaliser, ni dans l’apparence ni dans le mouvement. Elle dessine des postures relâchées et des peaux texturées, éléments étant le reflet de ses propres complexes d’adolescente. Presque qu’aucun visage n’est visible dans ces peintures, laissant place à une certaine ambiguïté tout en offrant un sujet dans lequel tout le monde peut se reconnaître. Les adolescents représentés semblent ignorer totalement le spectateur, laissant ce dernier face à ses interrogations.
Réduire l’anxiété corporelle et décomplexer
Le processus de création de Maud Madsen débute d’une envie personnelle, celle de réécrire les souvenirs de son passé. Pourtant, normaliser ces corps et ces complexes provoque des réflexions collectives, et transmet un sentiment d’apaisement. En effet, l’artiste aborde implicitement le sujet de l’anxiété corporelle, on pourrait presque l’entendre nous chuchoter à travers ses œuvres : “ne panique pas”. Ces corps sur lesquels il y a de la cellulite, sont mis joyeusement au premier plan, provocant un effet décomplexant et rassurant.
Andrew Ho, illustrateur sino-américain, retourne à ses racines asiatiques en réinterprétant les traditions des “kōans”. Avec son crayon de couleur et son style minimaliste, il offre un travail mêlant simplicité, harmonie et imperfection.
Andrew Ho, jeune illustrateur de la côte Ouest des États-Unis, compose des fresques comme des fenêtres ouvertes sur son univers. Chaque scène révèle un fragment de son quotidien, mais aussi de son passé. Ses œuvres, baignées dans une ambiance onirique, capturent une nostalgie subtile des années 1990. Une réminiscence poétique d’une époque qui le marque profondément se dégage alors de son travail.
L’artiste privilégie le crayon de couleur, qu’il considère comme un médium plus authentique que la peinture. « La peinture, c’est un joli mensonge : on peut y cacher tant de choses sous les couches », confie-t-il dans une interview accordée à ArtReview. Il rejette également la perspective atmosphérique, s’inspirant des estampes d’Hiroshige, célèbre artiste japonais de l’époque d’Edo, qu’il admire profondément. C’est une technique qui donne l’illusion de profondeur en estompant les détails et en adoucissant les couleurs à mesure que les objets s’éloignent. Elle imite l’effet de l’atmosphère sur la perception visuelle, rendant les arrière-plans flous ou pâles.
Andrew Ho, d’origine sino-américaine, revendique ce lien avec l’art traditionnel japonais tout en le réinterprétant à travers une palette moderne et personnelle. Est-ce un hommage à ses racines asiatiques ou une recherche volontaire de simplicité ? Le mystère reste entier, laissant chacun libre d’interpréter ses choix artistiques.
Quand la BD rencontre l’art traditionnel
L’artiste est également l’auteur d’une bande dessinée : “Stories of Zen in Comics”. Il s’agit d’une œuvre unique qui explore la philosophie asiatique à travers des bandes dessinées.
Inspiré du bouddhisme zen, il aborde des thèmes comme la pleine conscience, l’instant présent et l’harmonie intérieure. Le zen, né du “Chan” chinois et aussi développé au Japon, valorisant l’expérience directe. Ho illustre ce principe à travers le « “satori” » (éveil soudain), transformant des moments simples en réflexions profondes. Dans un chapitre de sa bd, une pierre tombant dans l’eau symbolise l’interconnexion des choses et le principe d’impermanence (“mujo”).
Il intègre aussi le concept de « “wabi-sabi” », célébrant la beauté de l’imperfection. Des paysages simples et des objets usés traduisent cette esthétique. Ses récits, silencieux et épurés, invitent à méditer et à ralentir. “Stories of Zen in Comics” entend donc aller au-delà de la narration pour offrir une expérience contemplative et apaisante.
Il intègre aussi les “kōans” traditionnels, ces énigmes issues du bouddhisme zen japonais. Andrew Ho infuse dans son œuvre une profondeur spirituelle qui dépasse le simple cadre narratif. Ces courtes histoires ou phrases paradoxales, utilisées par les maîtres zen pour défier la logique rationnelle et favoriser l’éveil spirituel, servent de fil conducteur à ses récits. Parmi les kōans célèbres, on trouve des interrogations comme : « Quel est le son d’une seule main qui applaudit ? » ou encore « Si un arbre tombe dans une forêt et que personne ne l’entend, fait-il du bruit ? ». Ces énigmes ne cherchent pas à fournir des réponses claires, mais à pousser l’individu à dépasser le cadre limité de la pensée logique pour atteindre une compréhension intuitive.
Dans cet esprit, Ho traduit l’essence du zen en images, jouant sur les espaces vides et les non-dits pour engager le lecteur dans une réflexion personnelle. L’artiste parvient ainsi à capturer cette quête d’éveil propre à la philosophie zen, tout en la rendant accessible à travers un langage visuel qu’il souhaite universel et accessible.
Plus qu’une errance zen, son travail prend aussi vie avec une explosion maîtrisée de couleurs, où les teintes acidulées semblent pourtant dosées avec une précision presque obsessionnelle. Les tons pastel se mêlent habilement aux éclats plus vifs, créant un équilibre visuel qui capte sans agresser le regard. Rien n’est laissé au hasard, chaque nuance semble pensée pour dialoguer avec les autres.
Les transitions chromatiques, fluides et naturelles, donnent alors une impression de mouvement. La composition, à la fois vive et apaisante, joue sur les contrastes sans tomber dans l’excès. Le résultat : un tableau qui accroche le regard tout en invitant à la contemplation.
Son style graphique, caractérisé par des lignes délicates et des textures apaisantes, renforce cette atmosphère de sérénité tout en incitant le lecteur à une introspection subtile. Par son œuvre, Andrew Ho dépasse le cadre classique de la bande dessinée pour offrir une expérience immersive, où la simplicité devient une porte vers une sagesse universelle.
L’art de faire sourire
Andrew Ho joue avec un humour fin et délicat, qui se glisse dans des détails inattendus ou des situations décalées. Un silence, un geste anodin ou une question absurde suffisent à installer une touche légère et humaine dans ses récits visuels. Avec son style graphique dépouillé, “Stories of Zen in Comics”, comme le reste de son travail, conjugue introspection et poésie. Ses histoires, à la fois sobres et profondes, offrent une pause bienvenue, invitant le lecteur à ralentir et à se reconnecter à une forme de sérénité oubliée.
Avant l’invention de la macrophotographie, il était du ressort des scientifiques de rendre compte des aspects cachés de la nature. Parmi eux, Ernst Haeckel (1834 – 1919), biologiste et professeur allemand s’est démarqué en abolissant la frontière entre art et science.
Né en 1834 et mort en 1919, Ernst Haeckel est particulièrement connu pour avoir inventé le terme “écologie” et pour en être devenu le père. Il est également un scientifique salué pour avoir nommé plusieurs milliers d’espèces, en particulier marines. Ernst Haeckel, n’était pas seulement biologiste, il était aussi professeur d’anatomie et docteur en philosophie. Il a largement contribué à faire connaître la théorie de l’évolution de Charles Drawin en Allemagne.
Ernst Haeckel : un scientifique à la frontière de l’art
Ernst Haeckel réalise des travaux illustrés sur de nombreux organismes marins tel que les éponges calcaires, les méduses, les planctons mais aussi sur les radiolaires. Les illustrations qu’il a faites de ces micro-organismes unicellulaires, visible uniquement au microscope, étaient alors les plus précises jamais réalisées à cette époque. Le biologiste disposait ses illustrations sur des planches, rappelant alors les études menées durant la période de la renaissance. Outre leur intérêt pour la science, ces planches sont aussi des véritables œuvres d’art.
Son travail entre véritablement dans le domaine de l’art avec la publication de Formes artistiques de la natureen 1904. Dans cet ouvrage composé d’une centaine de lithographies, la beauté des espèces se révèle à travers leur symétrie. Son travail met en exergue la complexité cachée des organismes marins et a connu dès lors un certain succès.
Une obsession pour les méduses
À travers son travail, Ernst Haeckel nourrit une véritable passion pour les méduses, qu’il dessine presque hypnotiques. Sa maison d’Iéna (devenu un musée), en Allemagne, est d’ailleurs nommée la « Villa Medusa », en référence aux méduses qui ornent les façades et les plafonds. Ces méduses lui rappelaient la chevelure de son épouse Anna Sethe, décédé brusquement.
Une porte d’entrée pour l’art nouveau
Sans surprise, son travail sur la nature inspirera l’art nouveau, à commencer par l’architecte français René Binet, qui s’intéressera à son travail avant même la publication de Formes artistiques de la nature (1904). C’est notamment une illustration de radiolaire (le Clathrocanium reginae) d’Ernst Haeckel qui inspirera à l’architecte sa célèbre la porte de l’exposition universelle de 1900.
Rien ne prouve que les deux artistes se sont rencontrés, pour autant Binet fait souvent référence au travail d’Haeckel, comme dans Esquisses décoratives. L’une de ses réalisations inspirées des dessins scientifiques d’Ernst Haeckel est toujours visible aujourd’hui. Il s’agit de la coupole des Grands Magasins du Printemps, dont la structure semble rappeler le squelette du Sethophormis eupilium, décrit par Haeckel.
Autre exemple de l’influence des illustrations d’Ernst Haeckel sur l’art nouveau : les lustres en verre soufflé du musée océanographique de Monaco, imaginé par le sculpteur français Constant Roux, sont eux aussi inspirés des dessins d’Ernst Haeckel, et plus précisément du dessin de la méduse d’Equateur. Toujours entre science et art, il devient le conseiller scientifique des maîtres verriers Léopold et Rudolf Blaschka, connus pour leurs animaux marins et leurs plantes en verre.
Un philosophe controversé
Une ombre au tableau persiste lorsque l’on évoque de nom d’Ernst Haeckel. Le biologiste et philosophe est certes connu pour avoir diffusé la théorie de l’évolution de Charles Darwin, mais sa vision racialiste répondait plus du darwinisme social. Il croyait notamment en la supériorité prétendue de la “race blanche”. Ernst Haeckel a également été membre d’honneur de la « Société pour l’Hygiène de la Race » (Gesellschaft für Rassenhygiene). Et si le monisme qu’il défendait sera plus tard rejeté par l’idéologie nationale-socialiste, ces écrits sur la théorie de l’évolution seront eux utilisés par le régime nazi pour expliquer et légitimer le racisme.
Sa mémoire sera également entachée par des cas de fraude scientifique. Ernst Haeckel produira en effet de faux dessins scientifiques pour appuyer certaines de ses théories.
Un peu en rade d’idées pour souhaiter de bonnes fêtes aux proches qui habitent un peu trop loin ? Un joli souvenir que vous avez envie de partager avec tout le monde avant la fin d’année ? Et si on optait pour la carte de vœux personnalisée…
Chez certains, c’est une tradition. Chez d’autres, on n’a pas du tout idée d’envoyer une carte à toutes les tantes et les oncles de son arbre généalogique chaque Noël. Et pourtant, c’est une tradition qui a du bon : un moyen de rappeler à tatie Georgette que même si on ne l’a pas vue depuis le baptême de son dernier petit neveu qu’on ne l’oublie pas, ou à pépé Michel que oui, on a bien déménagé il y a deux ans, même s’il a encore oublié.
Et comme le temps passe trop vite, cette petite pensée de fin d’année permet de conserver le lien avec tout le monde. Et pourquoi pas en profiter pour inclure ses meilleurs copains, histoire de fêter ça aussi avec la famille qu’on choisit ? L’idée vous séduit, mais vous ne savez pas par où commencer ? L’entreprise nantaise Rosemood a pensé à tout, avec ses cartes de voeux photo pour 2025.
Le savoir faire made in Nantes
Rosemood, c’est toute une équipe, entre la côte Ouest où ça porte des marinières qui s’est alliée avec un expert venu d’Allemagne, côté Forêt Noire (une très bonne alternative à la bûche de Noël, soit dit en passant). Elle a accumulé une dizaine d’années d’expérience et autant de modèles différents pour trouver la carte qui saura faire plaisir. Un cadre parfait pour envoyer la meilleure version de votre dernière photo de famille, de cette photo de mariage oubliée ou de votre meilleur concert. Pourquoi pas après tout, l’idée c’est surtout que la carte de vœux vous ressemble.
Et si on n’en a pas assez, on peut aussi se commander un grand tirage de la photo qui a marqué son année, ou du filleul préféré à glisser sous le sapin d’une marraine gâteau. De quoi se libérer de la charge mentale des cadeaux à faire pour ne surtout oublier personne. Reste quand même à se rappeler de les envoyer…
Article publirédactionnel rédigé par Beware Magazine
Andersen Woof est un peintre américain d’origine chinoise. Son travail artistique se concentre essentiellement sur la représentation des pleurs. Cette expression physique est le reflet d’un éventail d’émotions qui va de la joie à la douleur.
Le peintre s’intéresse à la complexité des sentiments. Il explore divers thèmes : la solitude, les désires, la peur, la violence. Chacun de ces derniers est représenté dans des peintures sombres.
L’obscurité pour révéler les sentiments
Les paysages moroses de l’artiste semblent se nourrir des pleurs des personnages. Chaque larme alimente l’ambiance pesante des toiles d’Andersen Woof. Pourtant, les pleurs des personnages ne sont pas forcément synonymes de tristesse. Les sanglots émergent au cours de moments de peur, de colère ou de plaisir.
Des histoires derrières les lamentations
Des récits homosexuels
Chaque peinture cache une histoire et donc un sentiment. Certaines évoquent des rencontres homosexuelles. Les personnages masculins d’Andersen Woof se retrouvent dans des jardins à la nuit tombée. Certains pleurent de joie, d’autres semblent pleurer en raison d’une rupture ou d’un guet-apens. Le travail de l’artiste offre une multitude d’interprétations.
Déconstruire la virilité
Certaines peintures mettent en scène des personnages de lutteurs. Ces hommes reçoivent des coups. Ils sont boursouflés et ont les yeux rouges. Leurs ecchymoses, tout autant que leurs pleurs, traduisent leurs émotions. En représentant leurs sanglots, le peintre offre une image vulnérable de ses personnages masculins.
Sarah Esteje, illustratrice de talent, sublime le réel en mêlant hyperréalisme et imaginaire. Avec son stylo à bille, elle donne vie à des portraits d’animaux captivants, où chaque trait invite à l’émotion et à la réflexion. Son style unique marie douceur, précision et créativité, transformant chaque œuvre en une expérience visuelle inédite.
Depuis son enfance, Sarah Esteje nourrit une passion profonde pour l’art et l’illustration. Spécialisée dans les portraits d’animaux, elle transcende les codes en humanisant subtilement ses sujets. Sa technique au stylo à bille lui permet de capturer des détails avec une précision remarquable, créant un équilibre unique entre réalisme et fantaisie. Avec ses fonds épurés et ses tons bleus, elle transporte son public dans un univers à la fois intime et poétique, où chaque illustration raconte une histoire. À travers cette démarche audacieuse, l’artiste s’impose comme une figure incontournable de l’art contemporain, captivant spectateurs et amateurs d’imaginaire.
Une passion innée pour l’illustration
Dès son plus jeune âge, Sarah Esteje a ressenti une attirance naturelle pour le dessin et l’art. Sa passion pour l’illustration s’est affinée au fil du temps, se concentrant particulièrement sur les portraits. Pour elle, capturer l’essence des êtres humains ou animaux est une manière de sublimer la réalité. À travers ses œuvres, elle cherche à transmettre des émotions profondes et à établir une connexion universelle avec son public.
Sarah Esteje ne cite aucun artiste particulier comme inspiration, mais son style puise dans l’hyperréalisme et l’univers des contes. Elle s’éloigne volontairement des clichés, tels que les princesses ou les créatures magiques, pour proposer une vision plus personnelle et poétique. Ses illustrations mêlent habilement des éléments réalistes et fantastiques, créant un équilibre captivant entre le réel et l’imaginaire.
Une technique unique au service d’une vision artistique affirmée
Sarah a choisi le stylo à bille comme outil de prédilection, un choix audacieux qui reflète son approche artistique minutieuse et originale. Ce médium lui permet de travailler avec une précision exceptionnelle, tout en imposant une discipline rigoureuse : chaque trait compte, et aucun retour en arrière n’est possible. Cette contrainte technique s’accorde parfaitement avec sa philosophie créative, où chaque détail joue un rôle clé.
L’artiste parvient à équilibrer réalisme et fantaisie dans ses œuvres. Si les détails hyperréalistes captivent immédiatement l’œil, les fonds blancs et les tons bleus transportent le spectateur dans un univers presque onirique. Cet équilibre délicat est au cœur de son style, offrant une expérience visuelle qui intrigue et fascine à la fois.
Pour la dessinatrice, chaque élément de ses créations est conçu pour capturer une émotion ou une personnalité. Les animaux, souvent au centre de ses illustrations, sont choisis pour leur capacité à transmettre des sentiments puissants à travers un simple regard ou une posture. Elle aime explorer la frontière entre force et douceur, conférant à ses œuvres une profondeur émotionnelle rare.
Les tons bleus qu’elle utilise jouent également un rôle central dans son esthétique. Bien que cette couleur puisse être associée à la froideur ou à la tristesse, Sarah Esteje parvient à lui insuffler une douceur et une féminité qui réinventent ses sujets. Cette dualité confère une nouvelle vie à ses créations, tout en laissant le spectateur libre de son interprétation.
L’objectif ultime de Sarah Esteje est d’émerveiller et d’inviter à la réflexion. À travers ses illustrations, elle cherche à transporter son public dans un autre monde, à leur faire oublier la réalité le temps d’un instant. En établissant une connexion émotionnelle profonde avec ses spectateurs, elle affirme sa vision d’un art à la fois puissant et intime, capable de captiver et de toucher en profondeur. Actuellement, Sarah Esteje expose ses œuvres dans des galeries, captivant un public toujours plus large avec son style unique et ses créations fascinantes.
Dessins, découpages, autocollants, l’artiste chilienne Carola Josefa ne manque pas d’imagination pour partager son art. Son style l’a amenée à réaliser un premier roman graphique, Un volcan en éruption dans la mer.
Artiste visuelle, illustratrice indépendante et narratrice graphique, Carola Josefa met en avant des figures féminines dans des dessins simples avec une technique qui ne l’est pas toujours. Avec divers matériaux, elle présente son art sur différents supports.
L’univers de Carola Josefa
Chaque artiste possède son univers, et Carola Josefa a créé le sien. Elle a commencé à dessiner naturellement : “Depuis toute petite, j’ai toujours aimé dessiner et j’étais douée pour ça, j’étais naturelle”. Carola hésitait à faire des études théoriques, mais l’art l’a rattrapée. “L’illustration n’existe pas en tant que carrière, mais je l’ai développée de manière plus indépendante”, indique-t-elle au cours de nombreuses interviews. “Le langage visuel est très important, c’est une autre façon de raconter des histoires. Il est beaucoup plus intuitif et spontané“.
Durant son apprentissage, Carola Josefa était l’élève de Claudio Romo : “Il a eu une grande influence sur moi”.
L’artiste a commencé à partager son art dans la rue, avec des autocollants. Aujourd’hui, elle travaille désormais pour des médias, des publicités.
Un volcan en éruption dans la mer
Un volcan en éruption dans la mer est le premier roman graphique de Carola Josefa. Ce livre traite de la relation de l’homme avec le paysage et la nature. Il a été présenté à la Foire du livre pour enfants de Bologne, foire à laquelle Carola Josefa ne souhaitait pas participer dans un premier temps. “C’est fou parce que mon travail en général est beaucoup plus orienté vers les adultes”, avait-elle précisé.
Au travers de son roman graphique, on suit l’histoire de Claudia. Marquée par la perte de sa mère et en pleine crise personnelle, elle va se rendre en Islande pour retrouver son père avec qui elle entretient une relation compliquée.
Un nouveau regard sur la société
“Parfois, je sentais que je devais étudier quelque chose de plus fonctionnel pour la société, car les gens pensent qu’avec l’art, on meurt de faim”. Carola Josefa remet en cause l’oeil qu’ont les gens sur l’art : “On me demande souvent comment je gagne ma vie avec l’art, et cela semble très difficile : chaque année de ma vie est différente et les financements arrivent, mais il faut les chercher et être actif“.
L’artiste se positionne également avec l’arrivée d’Internet et des résaux sociaux : “Le développement de l’illustration ou de la narration graphique est perdu. À un moment donné, avant la télévision et l’internet, ils étaient très populaires auprès du public adulte avec les magazines d’aventure. Mais ce genre de langage se perd”. Pourtant, Carola Josefa a réussi à faire de cette nouvelle manière de faire une force, ce qui fait qu’elle compte aujourd’hui presque 45.000 abonnés sur Instagram.
Carola Josefa ne va pas s’arrêter là. Elle a en tête un nouveau roman graphique. Toutes les informations le concernant seront partagées sur l’Instagram de Carola Josefa.
Ahad, alias wiresandtrees, est un artiste multidisciplinaire basé au Royaume-Uni. Diplômé en architecture, il explore la relation entre nature, technologie et art à travers des œuvres architecturales, numériques et NFT. Visionnaire, il redéfinit les connexions entre innovation et émotion.
Dans un monde où l’art évolue au rythme effréné des technologies, Ahad s’impose comme un créateur audacieux. À la croisée de l’architecture, du design graphique et de l’art numérique, il développe une approche singulière qui marie harmonieusement tradition et modernité. Inspiré par la nature et les structures artificielles, il repense notre manière d’interagir avec les espaces et les formes. En investissant des domaines variés, tels que le crypto-art et les collaborations immersives, Ahad transforme ses idées en œuvres à la fois intemporelles et avant-gardistes, captivant des spectateurs du monde entier.
Les fondations d’une vision artistique
L’artiste, connu sous le pseudonyme wiresandtrees, construit son art autour de l’idée de connexion, mêlant harmonieusement nature, technologie et esthétique. Dès ses débuts, il a développé une fascination pour l’interaction entre ces éléments. Inspiré par les détails de la vie quotidienne – une promenade, une architecture ancienne ou un échange humain – il puise dans ces expériences pour créer des œuvres empreintes de poésie. L’architecture, premier domaine de son exploration artistique, lui a permis d’établir un socle solide avant d’élargir son univers à d’autres formes d’art, notamment le design graphique et l’art numérique.
Le choix de son pseudonyme, wiresandtrees, reflète cette philosophie. Il symbolise la dualité qui habite ses créations : les “wires” représentant la technologie et l’intervention humaine, tandis que les “trees” incarnent la nature et ses racines profondes. Ce contraste est omniprésent dans son travail, où chaque pièce cherche à reconnecter le spectateur avec des éléments fondamentaux souvent oubliés.
Pour le créateur, l’art ne se limite pas à une esthétique ou une fonctionnalité. C’est une réflexion éthique et émotionnelle. À travers ses projets, il tente de créer des liens tangibles entre les mondes artificiels et organiques, rappelant à chacun l’importance de ces relations dans un monde de plus en plus numérisé. Son approche artistique repose sur un équilibre entre les inspirations naturelles et les innovations modernes, qu’il traduit avec une fluidité remarquable dans toutes ses réalisations.
Le designer ne cesse de s’interroger sur la place de l’art dans nos vies. Ses œuvres, à la fois visuelles et interactives, ne sont pas seulement faites pour être admirées, mais pour susciter des émotions profondes et inviter à la réflexion. En mêlant technique et sensibilité, il transforme des concepts abstraits en créations accessibles, touchant des spectateurs de tous horizons.
Les explorations technologiques et numériques
Le créatif s’est rapidement imposé comme une figure majeure du crypto-art et des NFT artistiques, explorant avec audace ces nouveaux horizons artistiques. Pour lui, ces supports offrent une opportunité unique de capturer des concepts tels que l’intemporalité dans un univers numérique. En créant des œuvres sous forme de NFT, il démocratise l’accès à l’art tout en préservant l’unicité de chaque pièce. Ses créations, souvent inspirées par des formes fractales et des paysages numériques, questionnent la relation entre le virtuel et le tangible.
Ses outils de travail reflètent cette dualité entre tradition et modernité. Le designer combine des techniques traditionnelles, comme le dessin à la main, avec des logiciels de pointe tels que Blender ou Adobe Illustrator. Ce mélange lui permet de maintenir une connexion humaine dans des œuvres produites à l’aide de technologies avancées. Pour lui, chaque outil est une extension de sa créativité, un moyen d’expérimenter et d’affiner son processus artistique.
L’intégration de l’art numérique dans ses projets lui permet de repousser les frontières de la narration visuelle. Que ce soit à travers des collaborations dans le cinéma ou les jeux vidéo, l’artiste enrichit ses créations en y insufflant une dimension immersive. Ces expériences interactives, conçues en collaboration avec d’autres artistes, élargissent l’impact de son art et permettent d’atteindre un public diversifié.
En explorant les nouveaux médias, le créateur reste fidèle à sa vision : tisser des liens entre innovation technologique et profondeur émotionnelle. Ses œuvres numériques ne sont pas de simples démonstrations techniques, mais des invitations à réfléchir sur l’impact des technologies sur notre perception du monde.
La quête d’une empreinte intemporelle
Au cœur de la démarche artistique du designer se trouve une aspiration profonde : laisser une empreinte significative dans le paysage contemporain. Il cherche à créer des œuvres qui transcendent le temps et les espaces, unissant les générations par une réflexion commune sur notre relation au monde. Dans cette quête, il s’efforce de concevoir des projets qui ne sont pas uniquement visuellement saisissants, mais également porteurs de sens.
Son travail architectural, par exemple, s’inscrit dans cette logique. En concevant des espaces où la technologie et la nature coexistent, le créateur propose une vision du futur où l’homme vit en harmonie avec son environnement. Ces projets, qu’ils soient résidentiels ou publics, ne se limitent pas à une esthétique contemporaine : ils traduisent une volonté de réconcilier des mondes trop souvent opposés.
Parallèlement, l’artiste reste attentif aux réactions de son public. Ses œuvres sont pensées pour être explorées à plusieurs niveaux, permettant à chacun d’y trouver sa propre interprétation. Les retours qu’il reçoit reflètent cette richesse : ses créations, empreintes d’une dimension onirique, suscitent curiosité, émotion et réflexion.
Le créatif ne se contente pas d’explorer des concepts ; il s’efforce également de les transmettre. En partageant ses inspirations et son processus sur les réseaux sociaux, il engage une communauté internationale autour de sa vision. Ce dialogue constant avec son public lui permet d’affiner ses idées tout en inspirant d’autres artistes à suivre leurs propres explorations.
Pour suivre son travail ou le contacter, Ahad est présent sur plusieurs plateformes sous le nom “wiresandtrees” :